Cette fois, l’Istiqlal décide de quitter le gouvernement pour de bon. Pour ceux qui, au sein du PJD, doutaient encore de la détermination de Hamid Chabat, la messe est dite. Et vu l’ampleur des divergences entre les deux principales composantes du gouvernement, il est difficile d’envisager une réconciliation à part une intervention décisive du Palais.
Après la décision prise lundi soir par le Comité exécutif de l’Istiqlal annonçant la démission imminente de ses six ministres, le chef du gouvernement se trouve face à la difficile tâche de chercher un allié dans l’opposition pour former un éventuel gouvernement Benkirane II. Ce sera probablement vers le RNI que le chef du gouvernement devrait se tourner. Mais, là aussi, compte tenu du passif entre le parti de Salaheddine Mezouar et les islamistes du PJD, les négociations ne seraient pas de tout repos, pour l’une comme pour l’autre parties. De surcroît, qu’est ce qui garantirait que les mêmes causes de l’actuelle crise avec l’Istiqlal ne produiront pas les mêmes effets avec le Rassemblement national des Indépendants ? L’hégémonisme, voire le mépris des partenaires, dont les islamistes du PJD sont accusés par l’Istiqlal, disparaîtrait-il comme par enchantement dans une nouvelle configuration de la majorité ?
Un grand doute subsiste là-dessus. Surtout sur la question de savoir si Abdelilah Benkirane sera enclin à coordonner avec son éventuel partenaire Mezouar plus qu’il ne l’a fait avec Chabat. Ce dernier n’a pas arrêté d’exiger de Benkirane que les décisions gouvernementales importantes fassent l’objet d’un consensus entre les composantes de la majorité.
Aussi dans la situation actuelle, le plus important n’est pas de savoir si les choses évolueront vers la recherche d’une nouvelle majorité. La question est de savoir si le PJD est capable de conduire un gouvernement de coalition en partenariat avec ses alliés, loin du sectarisme qui dénature le jeu démocratique.