L’informel constitue depuis longtemps un véritable mal qui gangrène les économies des pays d’Afrique du nord. Après l’échec des gouvernements à contenir ce fléau largement en vogue, c’est au tour des patronats de tenter leur chance pour éradiquer ce fléau qui fausse tous les calculs d’une économie formelle.
Déjà confrontées à une rude concurrence asiatique et européenne, les économies des cinq pays maghrébins continuent à pâtir des effets pervers de l’informel. Selon la présidente de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), près de 50% des opérateurs de la région sont en dehors du circuit formel et ne bénéficient pas à ce titre, des avantages et de la protection que procure le droit.
Les autorités publiques ont toujours hésité d’attaquer directement le secteur informel à travers des interventions d’envergure, par crainte de générer des tensions sociales aux conséquences imprévisibles. Mais, le patronat semble avoir trouvé une toute autre vision pour s’y prendre.
Pour commencer, les cinq principales organisations patronales maghrébines ont eu l’idée de mettre sur pied un conseil maghrébin pour l’entreprenariat inclusif qui offrirait des «solutions inclusives et durables au problème de l’économie informelle».
Dans une déclaration finale adoptée le 2 juillet à Tunis, les représentants de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE, Algérie) et la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) se sont engagés à coordonner leurs efforts pour «apporter des solutions durables et inclusives au problème de l’économie informelle qui affecte la croissance économique, l’intégration sociale et régionale, la paix et la stabilité de la région».
La déclaration devrait être signée prochainement par la Chambre du Commerce de Mauritanie et l’Union Générale des Chambres de Commerce, de l’Industrie et d’Agriculture de Libye.
La déclaration de Tunis comporte un plan d’action étalé sur 36 mois. Il prévoit la construction de consensus, l’élaboration d’un programme de réformes et sa mise en œuvre, l’harmonisation des dispositifs réglementaires/normatifs, juridiques et légaux et l’organisation d’actions à « gains rapides ».
Les patronats maghrébins qui devraient se rencontrer de nouveau en septembre au Maroc, envisagent une levée de fonds pour le financement des différentes actions retenues.