Au moment où le blocage du passage de Guergarat se poursuit, Brahim Ghali est fortement critiqué dans les camps de Tindouf, y compris par des membres influents du polisario qui l’accusent de s’être laissé manipuler par le général algérien Saïd Chengriha, alors que le Front apparaît désormais comme un simple rassemblement de bandits des grands chemins.
Loin d’avoir affecté le Maroc ou infléchi la position du Conseil de sécurité dans la recherche d’une solution politique négociée à la question du Sahara, le blocage de Guergarat a été désastreux pour le polisario, s’indignent les opposants de Brahim Ghali.
Mais si le front séparatiste s’est enlisé dans un discrédit sans précédent par rapport à l’ONU et à de nombreux pays africains et européens, l’aventure de Guergarat est, en revanche, exploitée à fond par le chef d’état-major Saïd Chengriha.
En fin manipulateur, le général instrumentalise l’équipée de Guergarat dans une fuite en avant destinée à maintenir la région dans une situation de tension permanente.
Premier objectif du général et, probablement l’unique, détourner l’attention de la grave crise politique en Algérie et du déficit de légitimité du régime, au moment où les doutes grandissent dans le pays sur l’état de santé réel du président Tebboune, hospitalisé depuis le début du mois en Allemagne.