Gouvernement : pas de vacances pour Benkirane

benkirane-discoursVacances ou pas vacances, le chef du gouvernement a entre les mains la formation de la nouvelle majorité qui ne lui laisse pas beaucoup de temps pour se prélasser. Surtout que Abdelilah Benkirane a en face de lui un partenaire comme Mezouar, qui semble décidé à négocier de pied ferme.
Car, une fois achevée la phase de réconciliation et de rapprochement entre RNI et PJD, les dirigeants des deux partis qui constitueront l’ossature du prochain gouvernement, devraient à présent entrer dans le vif du sujet. Salaheddine Mezouar, le président du Rassemblement National des Indépendants, l’a dit dès le départ. Il ne compte pas jouer le rôle de simple remplaçant du parti de l’Istiqlal, dont le tonitruant chef Hamid Chabat a tapageusement claqué la porte du gouvernement Benkirane. Voulant manifestement tirer profit de la situation quasi irremplaçable du RNI, Mezouar place la barre assez haut. Il exige coup sur coup la reconfiguration du cabinet, un échéancier précis pour s’attaquer aux réformes indispensables et la reformulation du programme du gouvernement. Sur ce dernier point, le patron du RNI tient à se montrer ferme en face du chef du gouvernement, question de préserver un minimum de cohérence dans la position de son  parti qui avait voté contre ce même programme.
Mezouar insiste aussi pour augmenter le nombre de femmes ministres dans le futur gouvernement. Son objectif est de compenser l’image négative du cabinet Benkirane I qui n’en  comptait qu’une seule, Bassima Hakkaoui, la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social. Bien sûr, le chef du gouvernement devrait au passage consulter les deux autres partenaires de sa coalition, le Mouvement Populaire de Mhand Laenser et le PPS de Nabil Benabdellah. Il devrait aussi revenir aux instances de son propre parti, convaincre les faucons, persuader les plus réticents à l’entrée de Mezouar, etc.
Et au rythme où vont les choses, on ne devrait pas s’attendre à l’annonce d’un gouvernement Benkirane II pour sitôt. En tout cas, pas avant fin septembre selon les prévisions les plus optimistes.