Un responsable au sein du Club des magistrats du Maroc a déclaré que le Club allait accentuer sa guerre contre la corruption à travers la conclusion d’un partenariat avec Transparency Maroc visant à moraliser la vie publique. Cette instance a également réaffirmé sa détermination à lutter contre le terrorisme, en bénéficiant de l’expérience des pays européens dans ce domaine.
« De mal en pis. La gangrène de la corruption s’aggrave en l’absence d’un traitement efficace. Le diagnostic de l’Instance centrale de prévention de la corruption atteste d’une logique de cause à effet. “La situation du Maroc en matière de lutte contre la corruption ne s’est pas améliorée de manière significative, la politique poursuivie à cet effet étant restée dépourvue d’une dimension stratégique et d’un engagement effectif anti-corruption”, constate l’instance dans son rapport 2010-
2011, présenté par son président Abdeslam Aboudrar, vendredi 02 novembre 2012 à Rabat.
L’instance estime qu’il ne suffit pas de réaliser des acquis juridiques et institutionnels conformes aux normes internationales pour réussir la lutte contre ce fléau. “Ces acquis restent sans efficacité tant que les nombreuses lacunes ne sont pas traitées”, affirme Aboudrar.
« Un tiers des familles marocaines a dû soudoyer pour bénéficier d’un droit. C’est le constat dressé, vendredi 02 novembre 2012 à Rabat, par Abdeslam Aboudrar, président de l’Instance centrale de prévention de la corruption, lors d’une conférence de presse où il a présenté le rapport de l’instance évaluant les résultats de 2010 et 2011. A cette occasion, il a déploré l’absence de vision stratégique dans le combat contre les comportements délictueux et la mal gouvernance. Il a estimé qu’en dépit des efforts déployés, la corruption s’est aggravée au lieu de régresser, principalement du fait de l’absence d’une politique efficiente, coordonnée et intégrée avec des objectifs quantifiés susceptibles de suivi et d’évaluation. »
Début septembre déjà, le Conseil supérieur de la magistrature a récemment alourdit les sanctions liées aux détournements et augmenté la peine d’emprisonnement pour corruption (5 à 10 ans contre 2 à 5 ans auparavant).
Selon l’indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency Maroc, le Royaume a été classé 88ème sur 176 pays, avec un IPC de 37 sur 100, alors qu’il occupait le 80ème rang en 2011. Pourtant, le PJD avait fait de la lutte contre la corruption le principal élément de sa campagne électorale ! Quelques actions ont certes été entreprises, mais elles demeurent sans réel impact pour l’heure, tant que cela n’est pas intégré dans une stratégie globale.
Selon les chiffres de l’ONG, le département de la Justice serait le plus concerné. Selon le Forum économique mondial, le Maroc est classé, en termes d’indépendance de la Justice, 80ème sur 142 en 2011-2012, ce qui a sans doute un impact sur son indice de compétitivité économique. Le pays occupait la 70ème position en 2012-2013.
Le pacte de réforme de la justice qui sera présenté début septembre par la Haute Instance Nationale, qui travaille sur la réforme de département de Me Ramid, devrait, en principe, permettre, une meilleure visibilité dans ce département.
Pour participer à l’édition 2013 du prix de l’intégrité Tranparency Maroc, les candidats doivent déposer leur dossier au plus tard le 15 octobre 2013. Le gagnant recevra un trophée symbolique lors d’une cérémonie publique. Les résultats seront annoncés le 9 décembre 2013, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption.