Le patronat marocain est mécontent du projet de loi de finances et le fait savoir. La version 2014 du Projet de Loi de Finances concoctée par le gouvernement Benkirane II à trop vouloir ménager tout le monde ne satisfait personne.
Les explications fournies samedi par le nouveau ministre des finances Mohamed Boussaïd, n’ont pas dissipé les appréhensions des opérateurs économiques. Accompagné de ses principaux collaborateurs, le ministre de l’Economie et des Finances a été reçu de pied ferme par la présidente de la confédération patronale. Meriem Bensaleh était entourée des membres du conseil d’administration de la CGEM et des présidents des fédérations sectorielles. C’est dire l’importance de la rencontre qui a été suivie par un communiqué acerbe de la confédération patronale. De lourds doutes planent sur la capacité du PLF 2014 à favoriser la relance économique, la croissance ou la compétitivité des entreprises.
Le ministre a beau expliquer que la situation économique actuelle est en grande partie due à la lenteur des réformes, les patrons n’en démordent pas. Ils sont préoccupés par la réforme de la TVA qui « s’est traduite dans les faits par des simples hausses de taux ». En même temps, la CGEM s’alarme de la prolifération des taxes parafiscales qui favorisent les importations au détriment du tissu productif national. La Confédération a rappelé l’urgence d’arbitrer un choix tranché en faveur de l’incitation à la production industrielle nationale.
Pourtant, la CGEM n’est pas seule à être déçue par le PLF 2014. L’opposition, ainsi que de nombreux observateurs considèrent que le nouveau budget n’est pas en mesure de sortir la situation économique de l’ornière. Certains doutent même de la capacité du gouvernement à atteindre les 4,2% de croissance fixés.
EN fin de compte, on est loin des promesses électorales distribuées à tour de bras par Benkirane et ses amis il y a deux ans. La croissance à 7% et la résorption du déficit public ne sont plus que de lointains souvenirs.