La réforme du système des retraites au Maroc, tout le monde en parle depuis des années.
Les scénarios pour éviter aux caisses de retraites la faillite ont été vus et revus, mais à la date d’aujourd’hui, aucun gouvernement, y compris celui de Benkirane, n’a eu le courage de passer à l’acte.
On s’attendait à l’annonce d’un début de réforme à l’occasion de la réunion du conseil d’administration de la Caisse marocaine des retraites (CMR), mais le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Boussaid, qui a présidé le conseil, s’est contenté de faire une promesse pour l’année 2015 inchallah.
Normalement c’était le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane qui devait président la 5èeme session du CD de la CMR, mais celui-ci qui aurait trouvé le dossier un peu chaud, s’est ravisé sans aucune explication.
Pourtant, plusieurs officiels y compris Benkirane, avaient insinué que le scénario retenu pour la réforme de la CMR était pratiquement prêt, au moment où les syndicalistes ont commencé déjà à hausser le ton, pour dénoncer le manque de concertations et leur exclusion des discussions sur la dite réforme.
Le scénario retenu pour le cas de la CMR, selon des informations véhiculées par la presse, prévoit le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans à partir de 2015, et progressivement à 65 à l’horizon 2020, en plus d’une augmentation des cotisations qui passeront de 20 à 28 %, la différence sera couverte à part égale par l’Etat et l’employé.
Mais, il semble qu’il faudra encore patienter pour que cette réforme puisse voir le jour, malgré le grave déficit dont souffre cette caisse. La dette implicite du régime des pensions civiles géré par la CMR plafonne actuellement à 800 milliards de DH, soit près de trois quarts du PIB.
A croire l’argentier du Royaume, Mohamed Boussaid, « la réforme de la Caisse marocaine de retraite (CMR) débutera en 2015 ».
Il a précisé lors d’un point de presse consacré à la présentation de la loi de Finances 2014, que « le calendrier défini pour la réforme de la retraite retient que l’année 2014 connaîtra la prise de décision sur les scénarios, l’adoption des textes et le démarrage de l’application de la réforme sera pour début de 2015 ».
De toute façon que ce soit pour la CMR ou les autres caisses (CIMR, RCAR, CNSS) le courant passe difficilement ou pas du tout entre le gouvernement et les syndicats. Si du côté de l’exécutif on tient à faire passer cette réforme par la Commission nationale chargée de la réforme des retraites, les syndicalistes exigent, que le dossier soit traité dans le cadre du dialogue social (gouvernement/patronat/syndicat).
Soumis aux pressions du FIM, aux exigences des syndicats et aux contraintes budgétaires, le gouvernement Benkirane se trouve à vrai dire, dans une position peu enviable.