Le Comité Al-Qods ranime la question palestinienne dans un contexte sensible

Mohammed-6-mahmoud-abbasEn présidant la réunion du Comité Al-Qods, ce week-end à Marrakech, le roi Mohammed VI a insisté sur l’indispensable mobilisation des moyens et ressources pour la défense de la ville sainte, tout en exhortant la communauté internationale à faire pression sur Israël pour mettre fin à sa politique de judaïsation de la ville sainte.
Il « ne saurait y avoir de paix sans définition du statut d’Al Qods-Est en tant que capitale de l’Etat palestinien », a ajouté le souverain qui a réuni le Comité à un moment crucial du conflit israélo-palestinien. En effet, l’administration américaine redouble de pression pour ramener israéliens et palestiniens à la table des négociations. Cela est illustré par les efforts du secrétaire d’Etat John Kerry, qui a effectué une dizaine de visites dans la région au cours des derniers mois. Toutefois, les désordres politiques et sécuritaires qui secouent de nombreux pays arabes ont relégué la question palestinienne au second plan. Une conjoncture dont profite Israël dans sa course effrénée pour imposer le fait accompli de la construction des colonies et de la judaïsation de Jérusalem. Sur cette question, le souverain marocain a été clair. Devant les délégations des 16 pays membres du Comité Al Qods, il a déclaré que la protection de la ville sainte et le soutien de ses habitants ne pouvaient se réaliser avec des «slogans creux», ni par la «surenchère stérile».
Une mise au point salutaire, puisque le Comité Al-Qods a achevé ses travaux en instaurant, pour la première fois, une contribution financière obligatoire pour la cinquantaine de pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI). Une contribution qui doit servir à financer les opérations de soutien concrètes menées par Bayt Mal Al-Qods au profit des habitants et de la ville sainte. Car, jusqu’à présent le Maroc supportait à lui seul 80% environ des fonds de cet instrument financier de l’OCI, loin des déclarations pompeuses et des surenchères démagogiques. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, présent à la tête d’une forte délégation a, d’ailleurs, salué le « soutien silencieux » déployé constamment par le Maroc pour la défense de la cause palestinienne et d’Al-Qods en particulier.
De fait, l’Agence Byat Mal Al Qods, l’instrument financier du Comité du même nom, a réalisé plusieurs dizaines de projets à portée sociale, culturelle et spirituelle dans la ville sainte. L’objectif est de soutenir les habitants et de préserver le caractère multiconfessionnel de la ville des religions monothéistes. Aujourd’hui, comme l’a souligné le directeur général de l’Agence, Bayt Mal Al Qods « a besoin de soutien financier concret et non pas de promesses ». C’est le seul moyen pour répondre aux attentes pressantes du peuple palestinien et de protéger la ville sainte contre l’acharnement israélien.