Algérie: Le régime intensifie la répression contre le Hirak

Conséquence des tentatives d’étouffement des manifestations pacifiques du Hirak par le régime algérien, les affrontements entre protestataires et forces de sécurité pointent du nez, à l’image des violents heurts de jeudi dans la ville de Naciria, près de Boumerdès (45 km à l’Est d’Alger), alors que des avocats dénoncent des “violations” systématiques des droits de l’Homme en Algérie.

Engagés dans la défense des détenus d’opinion, plusieurs avocats algériens ont ainsi vivement dénoncé les “violations” répétées des droits de l’Homme en Algérie, à l’approche des législatives du 12 juin prochain.

“Le régime a intensifié sa politique répressive contre le hirak. Nous devons tous dénoncer ces pratiques qui constituent une dérive”, se sont indignés plusieurs d’entre eux lors d’une conférence de presse.

Pour Me Abdeghani Badi, le hirak est “criminalisé” et “la justice est impliquée dans la confiscation des droits fondamentaux des citoyens”. Il a dénoncé la détention de centaines de prisonniers d’opinion qui croupissent toujours dans les geôles algériennes pour des faits liés au hirak.

Me Mustapha Bouchachi a exprimé, de son côté, son indignation face à la dégradation continue de la situation des droits de l’Homme. Pour lui, “l’heure est grave” et “l’opinion publique, la classe politique, les associations, les médias et les syndicats, doivent être tenus au courant de ces agissements et pratiques qui mobilisent tout un corps de sécurité contre les citoyens”.

L’avocat évoque des arrestations “arbitraires” de citoyens, parfois en pleine rue à Alger, alors que les habitants de Kabylie sont presque interdits d’accéder à la capitale, notamment le jour des manifestations hebdomadaires.

“L’appareil judiciaire et sécuritaire est au service d’un régime dictatorial”, a-t-il dénoncé, relevant que “seul le régime est responsable” de cette situation.

Cette répression des manifestations du hirak est accompagnée d’un black-out médiatique à l’approche des législatives du 12 juin, rejetées par une large majorité d’Algériens. Sous les ordres de l’homme fort du pays, le général Said Changriha, les forces de sécurité continuent de cibler les opposants politiques, les militants, les journalistes et les internautes qui appellent au boycott de ce scrutin controversé.

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