Au fil des débats, les réformes introduites dans le texte de la nouvelle constitution semblent se préciser de plus en plus. Le cas le plus parlant est probablement les attributions du chef de gouvernement.A en croire certains politiques, le chef de gouvernement ne pourra plus être contrarié par un éventuel limogeage. Celui-ci pourra ainsi naviguer en eau tranquille, bénéficiant de plus de stabilité et de visibilité pour mener sa politique à bon port.En dépit du fait que le chef du gouvernement, bien qu’issu de la majorité, reste nommé et révoqué par le roi. Et qu’à la vue des dispositions, il semble davantage disposer de pouvoirs « liés » que de pouvoirs qui lui sont propres. Il n’en reste pas mois pourvu de prérogatives nettement plus élargies.Ainsi, l’équilibre des pouvoirs consacré par la nouvelle constitution donne la possibilité au chef du gouvernement de dissoudre le parlement selon certaines conditions. L’article 104 du projet de constitution stipule que «le chef de gouvernement peut dissoudre la Chambre des représentants par décret pris en Conseil des ministres, après avoir consulté le Roi, le président de cette chambre et le président de la Cour constitutionnelle. Le chef de gouvernement présente devant cette Chambre une déclaration portant sur les motifs et les buts de cette décision». Conformément à l’article 88, une fois le gouvernement constitué, celui-ci devra présenter son programme devant les deux chambres du parlement. Après que le programme ait été débattu, un vote à la chambre des représentants devrait s’en suivre.A cela s’ajoute, le remodelage de l’article 19 de l’actuelle constitution, débouchant sur l’article 41 et l’article 42 de la nouvelle constitution. Ainsi, l’article 42 qui consacre le rôle du roi entant que chef suprême de l’état, dispose que l’ensemble des missions qui seront remplies par le roi, par voie de dahirs, devront être contresignées par le chef du gouvernement. Ces missions concernent la veille au respect de la constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, à la protection du choix démocratique, des droits et des libertés des citoyens. Elles concernent également la garantie de l’indépendance du pays et de son intégrité territoriale.