Mezouar très fâché contre la fouille peu orthodoxe des services aéroportuaires français

cdg-mezouarUn nouvel incident protocolaire est venu amplifier la crise qui envenime déjà les relations diplomatiques entre la France et le Maroc.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar qui était de passage à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, a été soumis à une fouille, le moins qu’on puisse dire, peu orthodoxe.
C’est le second incident diplomatique en moins d’un mois, qui vient brouiller les excellents rapports entre Paris et Rabat déjà sérieusement affectés par l’affaire dite Hammouchi.
Le mois dernier, la justice française avait adressé une convocation au patron de la DGST (sécurité du territoire), Abdellatif Hammouchi qui se trouvait à Paris. Il serait accusé de torture par des plaignants marocains de nationalité française soutenus par l’ONG « Action des Chrétiens pour l’abolition de la torture ». Après de vives protestations suivies d’une rupture par Rabat, de sa coopération judiciaire avec l’Hexagone, le Maroc a annoncé le 25 mars dernier, sa décision de saisir le tribunal de grande instance de Paris, engageant ainsi une poursuite judiciaire contre l’ONG française à l’origine des plaintes contre Hammouchi.
Selon les rumeurs qui circulent, Mezouar qui était de retour des Pays-Bas, où il a représenté le Maroc au 3ème sommet sur la sécurité nucléaire, a été interdit d’accès à la salle d’honneur et s’est vu signifier que les autorités aéroportuaires devraient être « informées une heure avant l’arrivée du VIP pour ouvrir la salle d’honneur réservée aux personnalités ». Plus grave encore, racontent les mêmes sources, le ministre marocain, malgré le fait d’avoir décliné son identité et présenté son passeport diplomatique, les services douaniers lui auraient fait subir un contrôle très stricte l’obligeant à se séparer de son manteau, sa ceinture, ses chaussures et chaussettes et au passage sous un scanner corporel. Même ses bagages ont été minutieusement fouillés.
Le chef de la diplomatie marocaine, ajoutent les mêmes sources, se serait senti davantage humilié en observant que d’autres passagers ordinaires prenant le même vol que lui, ont été dispensés du contrôle douanier qu’il a subi.
Au Maroc, l’incident ne passera sûrement pas sous silence. Il risque au contraire, de provoquer une nouvelle levée de boucliers.