Après la chute de Kaboul, tombée dimanche aux mains des talibans et le départ du président afghan Ashraf Ghani, c’est le sauve-qui-peut à l’aéroport de la capitale, où de nombreux Afghans se massent pour tenter d’embarquer dans des avions pour quitter le pays, au moment où l’évacuation des diplomates et des ressortissants étrangers se déroule à un rythme effréné.
Les citoyens afghans et étrangers voulant fuir l’Afghanistan « doivent être autorisés à le faire », ont affirmé les États-Unis et 65 autres pays dans un communiqué commun, mettant en garde les talibans qu’ils devaient faire preuve de « responsabilité » en la matière.
L’Union européenne avait auparavant souligné que l’arrivée des talibans à Kaboul avait « rendu encore plus urgente la protection » contre de possibles représailles à l’égard de son personnel afghan, qu’elle essaye de mettre en sécurité.
L’armée américaine, pour sa part, a « sécurisé » lundi l’aéroport de Kaboul, où a été regroupé le personnel de son ambassade dans l’attente d’être évacué, a indiqué le Département d’Etat.
Le Pentagone a annoncé dimanche que « plusieurs centaines » d’employés de l’ambassade américaine à Kaboul avaient déjà quitté l’Afghanistan.
L’Allemagne, la France et les Pays-Bas font partie des pays qui ont aussi transféré des membres de leur personnel diplomatique de leur ambassade à Kaboul à l’aéroport avant une évacuation.
D’autres pays membres de l’Otan dont le Royaume-Uni, l’Italie, le Danemark et l’Espagne ont, pour leur part, annoncé l’évacuation de leur personnel diplomatique.
Le président américain Joe Biden avait porté à 5.000 soldats le dispositif militaire à l’aéroport de Kaboul pour procéder à cette évacuation, qui concerne environ 30.000 personnes. Il a décidé dimanche d’envoyer 1.000 militaires supplémentaires.
La Russie quant à elle ne prévoyait pas d’évacuer son ambassade. « Aucune évacuation n’est prévue », a affirmé dimanche Zamir Kaboulov, émissaire du Kremlin pour l’Afghanistan, cité par l’agence de presse Interfax.
Quant à la Chine, qui partage 76 km de frontière avec l’Afghanistan, elle a affirmé lundi qu’elle souhaitait des « relations amicales » avec les talibans, au lendemain de la prise de Kaboul par les insurgés.
Pékin « respecte le droit du peuple afghan à décider de son propre destin et de son avenir », a déclaré à la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying.