La désignation de Hasnaa Abou Zaïd à la tête du groupe de l’USFP au Parlement sera-t-elle la goutte qui fera déborder le vase socialiste? En tous cas, il est devenu clair que la tenace hostilité entre Driss Lachgar et Ahmed Zaïdi ne fait qu’aggraver la crise au sein du parti de la rose.
L’animosité qui dure depuis un certain temps déjà entre le patron de l’USFP et Ahmed Zaïdi, le chef du courant Ouverture et Démocratie, non reconnu par le premier d’ailleurs, rendait l’ambiance insupportable au sein du parti. Pourtant, à l’USFP comme dans la landernau politique de gauche, beaucoup espéraient un dernier sacrifice des chefs pour sauver l’ancienne citadelle ittihadie. Mais la décision prise par Driss Lachgar de confier à la commission administrative du parti, et non au groupe parlementaire, le soin de désigner le chef du groupe parlementaire, a enterré les derniers espoirs nourris par les plus optimistes.
D’ailleurs, le bras de fer entre Lachgar et Zaïdi sur la présidence du groupe parlementaire est loin d’être terminé. Zaïdi est en effet déterminé à saisir le bureau de la Chambre des représentants pour invalider la désignation de Hasnaa Abou Zaïd à la tête du groupe socialiste. L’argument de Zaïdi est que le parti n’a pas à interférer dans l’élection du chef du groupe parlementaire. C’est une affaire qui se règle entre les parlementaires du parti, dont Ahmed Zaïdi a recueilli le vote de 24 d’entre eux sur les 42 que compte le groupe, plaide-t-il.
En tout cas, cet acharnement plus personnel que politique n’est pas pour rassurer les ittihadis, qui se rappellent avec inquiétude les précédentes scissions du parti d’Abderrahim Bouabid, et particulièrement l’amère séparation de 1983.