La gronde contre le Polisario ne cesse de grandir dans les camps de Tindouf qui ont été le théâtre de violentes émeutes dimanche. Dans le camp dit Laayoune, le wali a été blessé et le siège de la wilaya a été incendié.
Au départ, près de 1000 sahraouis en colère manifestaient contre la décision du wali d’interdire la construction de boutiques destinées au petit commerce. La manifestation a dégénéré lorsque les manifestants ont saccagé la voiture du wali, Hamma Bounya, avant de mettre le feu dans un local de la wilaya. L’incendie a duré près d’une heure avant d’être maîtrisé. Et malgré leur intervention massive, les miliciens du Polisario ont été dépassés par l’ampleur de la contestation, ce qui a conduit la direction du Polisario à envoyer des renforts sur place. A l’origine de cet embrasement, l’arrestation du jeune Ghilani Lahcen Houcine Boumrah qui a persisté à construire une échoppe attenante à son logement, et ce malgré l’interdiction du wali. Ghilani comptait simplement y monter un petit commerce pour sortir du chômage et de la misère, devenus le lot quotidien de milliers de jeunes sahraouis dans les camps de Tindouf.
Ces émeutes anti-Polisario interviennent dans un contexte de vive tension qui prévaut dans les camps depuis plusieurs mois. De jeunes sahraouis regroupés notamment dans le Mouvement Attaghyr (changement), s’insurgent contre la direction du Polisario qu’ils accusent d’avoir mené la cause sahraouie dans l’impasse. Pour la majorité des jeunes, le chef du Polisario Mohamed Abdelaziz et ses complices ont trahi la cause en se mettant entièrement au service de l’agenda des généraux algériens.
Un sentiment désormais largement partagé par les sahraouis de Tindouf, qui cherchent la première occasion pour quitter ces camps devenus synonymes de privations et de malheur. Parmi ces sahraouis floués, beaucoup n’hésitent plus à hausser la voix pour soutenir publiquement, dans le fief même du Polisario en Algérie, le projet marocain de large autonomie au Sahara.