Le groupe Maroc Telecom est enfin passé dans le giron de l’émirati Etisalat, qui a déboursé 4,138 milliards d’euros au français Vivendi pour l’acquisition de l’un des plus importants opérateurs télécoms en Afrique, au terme de difficiles tractations qui ont duré plus d’une année.
Les longues et difficiles négociations entre le groupe français et Etisalat pour la cession des 53% du capital de Maroc Telecom s’expliquent largement par l’enjeu que représente l’opérateur historique marocain. En plus de son marché initial, Maroc Telecom est en effet présent dans 4 pays subsahariens, auxquels sont venus s’ajouter 6 autres opérateurs africains dans lesquels Etisalat détient des participations. Car, parallèlement à son entrée comme actionnaire de référence dans Maroc Telecom, le groupe émirati a cédé ses participations dans six opérateurs africains au groupe marocain pour 650 millions de dollars. Etisalat est présent dans ces pays sous la dénomination commerciale Moov.
La stratégie d’Etisalat est simple. Il s’agit de s’appuyer sur l’expérience fructueuse développée par Maroc Telecom en Afrique subsaharienne et en Afrique de l’Ouest pour se déployer plus largement sur le Contiennent. Une ambition d’extension qui a fait dire au magazine américain Forbes qu’un « géant panafricain des télécoms » est en train de voir le jour.
Pour Etisalat, l’un des premiers opérateurs télécoms du Golfe, cette opération lui permet de se repositionner dans la région MENA et en Afrique. Quant à Maroc Telecom, il devrait s’y appuyer pour réussir un meilleur ancrage sur le marché africain, dans le droit fil de la stratégie du Maroc de développer un partenariat sud-sud durable et partagé.