Face à la banalisation de la triche au bac, Rachid Belmokhtar n’a pas hésité à recourir aux grands moyens. Pour couper l’herbe sous le pied des étudiants indélicats, le ministre de l’Education nationale a demandé le brouillage des télécommunications dans les environs des établissements d’examen.
La manoeuvre devrait permettre de neutraliser les signaux des téléphones portables entre les classes d’examen et l’extérieur. Ce n’est là qu’une mesure parmi d’autres pour assurer le bon déroulement du bac, qui concerne plus d’un demi million de candidats cette année. Des poursuites judiciaires ne sont pas exclues contre les étudiants ou toute autre personne ayant contribué à une quelconque tricherie. Certes, les fraudeurs ne représentent qu’une minorité, mais une minorité qui soulève beaucoup de bruit et une indignation publique légitime. Une exaspération qui impose peut être de poser la question autrement.
Car, le fait même que des élèves passent des heures à se creuser les méninges pour imaginer les astuces les plus incroyables, plutôt que de dépenser ce temps à étudier, est révélateur de l’ampleur du malaise à l’école. Ces mesures répressives, pour drastiques qu’elles soient, sont salutaires. Elles devraient même être accompagnées par d’autres initiatives sur le moyen et le long terme, de nature à rétablir la crédibilité de l’école et l’autorité morale et pédagogique de l’enseignant.
Un système d’évaluation continue et transparent des élèves à toutes les étapes de leur scolarité serait à cet égard un grand pas en avant. De même que des systèmes pédagogiques mieux ciblés et favorisant la réflexion et la créativité chez l’élève plutôt que la mémorisation infantilisante, serait un gage de réussite à la fois pour l’étudiant, l’école et la société.