La réouverture des frontières « est sur la table du gouvernement », a affirmé mercredi le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui a également souligné que les mesures prises par le gouvernement au cours de ses 100 premiers jours renvoient des « signes clairs du respect de ses engagements ».
« Toutes les mesures prises ou entamées par le gouvernement durant ses 100 premiers jours montrent que l’Exécutif remplit ses engagements », a affirmé M. Akhannouch lors d’une émission spéciale diffusée mercredi soir sur les chaînes Al Aoula et 2M.
Le gouvernement, a ajouté M. Akhannouch, a tenu à ne pas perdre de temps et à commencer son travail aussitôt nommé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en élaborant le programme gouvernemental et la Loi de finances dans un délai de deux mois.
Pour ce qui est du volet communication, le chef du Gouvernement a relevé que l’exécutif a tenu 14 Conseils de gouvernement et a interagi avec 22 séances de questions orales, en plus de l’organisation d’autres réunions au Parlement consacrées à de nombreuses questions, estimant que les aspirations des Marocains sont immenses et les citoyens veulent voir des résultats plus que les sorties médiatiques du chef du Gouvernement.
M. Akhannouch a assuré que le gouvernement s’exprimera aux médias « chaque fois qu’il est nécessaire d’expliquer au citoyen les mesures que nous prendrons ».
Le chef du Gouvernement s’est également attardé sur la gestion de la pandémie du Covid-19. Pour lui, la décision de fermer les frontières « était judicieuse face à l’absence en ce moment de données précises sur le variant Omicron ». Il y a « un comité scientifique et un comité ministériel qui prend des décisions que je suis tenu de mettre en œuvre ».
Le Chef du Gouvernement s’est dit optimiste quant à la réouverture des frontières dans les semaines à venir, notant que « cette question est sur la table du gouvernement et est en cours d’examen afin d’opérer la relance du tourisme ».
Sur le volet économique, l’inflation est maîtrisée puisqu’elle n’a pas dépassé 1,8%, a assuré le chef du Gouvernement, interpellé sur la hausse des prix. Les prix de certains produits de base sont stables, comme les légumes, les fruits et les viandes de toutes sortes, mais le pétrole et d’autres produits de base connaissent une hausse des prix compte tenu des fluctuations du marché international, et cette situation reste conjoncturelle au regard des effets de la pandémie.
Estimant que « le pouvoir d’achat du citoyen n’a pas été affecté », M. Akhannouch a mis l’accent sur la subvention des prix du sucre, du gaz butane et de la farine à travers la Caisse de compensation, pour laquelle une enveloppe de 17 milliards de dirhams a été allouée dans la Loi de Finances 2022.
Pour le chef du Gouvernement, la restructuration de la Caisse de compensation n’est pas à l’ordre du jour dans le contexte actuel.
Concernant la campagne agricole actuelle, M. Akhannouch a fait observer que les précipitations cette année restent jusqu’à présent « parcimonieuses », soulignant que l’agriculture ne doit pas être réduite aux céréales, « car ces dernières n’exercent plus une forte pression sur le produit intérieur agricole, qui a d’ailleurs augmenté de 18%. Le gouvernement suit de près la situation et interviendra au moment opportun, a-t-il dit.
Au sujet de la protection sociale, Aziz Akhannouch est catégorique. Il s’agit d’un « chantier royal constant et grandiose » que le gouvernement s’attellera à mettre en œuvre. Il n’y aura pas de pression en termes de financement de ce chantier de 51 milliards de dirhams d’ici fin 2026, auquel l’Etat contribuera à hauteur de 23 milliards de dirhams.
Le concept de l’État social, qui n’est pas nouveau, peut être résumé en trois piliers : la santé, l’éducation et l’emploi, a-t-il poursuivi. Les mesures illustrant cette orientation dans la Loi de finances 2022 concernent notamment l’augmentation du budget de la santé et de l’éducation de 9 milliards de dirhams, qui permettront, entre autres, la réhabilitation de 1.500 hôpitaux de petite dimension et de 30 hôpitaux régionaux, a détaillé le Chef du gouvernement.
Il a rappelé l’allocation de 500 millions de dirhams aux personnes à besoins spécifiques, ajoutant qu’en matière d’emploi, le gouvernement a présenté deux programmes très importants : « Awrach » et « Forsa ».
M. Akhannouch a fait savoir qu’il n’y a pas lieu de reporter la réforme du régime des retraites au-delà du mandat actuel, assurant que la crise des retraites devra être résolue au cours de l’actuel mandat gouvernemental, « car si nous n’intervenons pas, le régime des retraite connaîtra un effondrement total en 2028 ».
Les départements ministériels se penchent sur ce dossier et le gouvernement est déterminé à mener cette réforme, a-t-il insisté, estimant que le gouvernement opère « dans une conjoncture économique difficile, mais cette question ne nous effraye pas et nous avons la capacité et le courage de l’affronter ».