Migration : les régularisations vont prendre du rythme

Le meurtre tragique, fin août à Tanger, du jeune Sénégalais Charles Alfonse Ndour, a presque fait oublier que la mise en œuvre de la nouvelle politique migratoire au Maroc se poursuit activement, la régularisation des migrants illégaux ayant même pris du rythme.

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Ainsi, près du tiers des 17.400 migrants clandestins qui ont présenté leurs demandes de régularisation, ont obtenu satisfaction. Il s’agit majoritairement de ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne. Les données provisoires de l’opération de régularisation rendues publiques mercredi, fixent à 5742 demandes satisfaites, presque à égalité entre hommes et femmes. Le rythme des régularisations devrait même augmenter « au cours des trois prochains mois », selon Anis Birou, le ministre chargé des MRE est des affaires de la Migration.

La nouvelle politique migratoire a été adoptée il y a une année, à l’initiative du roi Mohammed VI pour des considérations humanitaires et de solidarité avec les migrants illégaux. Depuis que l’Europe a fermé ses frontières, des milliers de migrants désespérés de franchir un jour les barrières de la forteresse Europe se sont installés au Maroc.

En l’espace d’une décennie, le Royaume est progressivement passé d’un pays émetteur de migration, à un pays de transit puis à une terre d’installation durable. Aujourd’hui, le nombre de clandestins subsahariens présents au Maroc est estimé à plus de 40.000.

Ils se sont durablement installés dans les grandes villes, mais ils sont plus visibles dans les villes du Nord. Des dizaines de milliers d’entre eux ont choisi de rester proches du Détroit de Gibraltar qui continue de nourrir leur rêve de tenter un jour la traversée vers le « paradis » européen.