La mort tragique d’Ahmed Zaidi réussira-t-elle à recoller les morceaux du parti dans lequel il a tant lutté ? Les déclarations affligées des différentes figures de l’USFP, y compris du premier secrétaire Driss Lachgar, renvoient l’image d’un parti uni. Mais l’image n’est qu’illusoire, selon un vieux militant du parti de la rose.
Les témoignages sur les grandes qualités du défunt ne sont que des phrases de circonstance. Les échanges de condoléances et de quelques mots de réconfort pour la perte d’un compagnon de route, n’ont pas effacé le sentiment de malaise qui ronge le parti, selon ce militant de la première heure. La virulente opposition entre Driss Lachgar, le premier secrétaire de l’USFP et Ahmed Zaidi, avait quasiment paralysé le parti au cours des derniers mois. Zaidi, figure de proue du courant dissident « Ouverture et démocratie », avait beau essayer de préserver l’unité du parti d’Abderrahim Bouabid.
Dédaignant les luttes d’influence, Zaidi a même fait le choix d’abandonner avec détachement la présidence du Groupe socialiste au Parlement, en dépit de l’opposition de nombreux de ses partisans. Un geste désintéressé qui montrait son fort attachement à préserver à l’USFP ce qui lui restait de crédibilité.
Beaucoup de ceux qui ont côtoyé Zaidi ces derniers temps rapportaient qu’il était ulcéré par la tournure prise par les choses dans la direction de l’USFP. Il était affligé de voir les cadres et les innombrables militants geler leurs activités dans une formation qui a représenté un espoir de changements politiques, mais où ils ne se reconnaissaient désormais plus.