Le gouvernement français a brusquement changé son avis sur la situation sécuritaire au Maroc, affirmant que le Royaume chérifien n’est pas un pays à risque pour les Français qui souhaitent s’y rendre.
Pourtant le département français des affaires étrangères avait inclus le Maroc sur sa «liste rouge» des pays à risque, dont le nombre a été porté de trente à quarante pays au lendemain de la décapitation de l’otage français, Hervé Gourdel en Algérie, le 24 septembre dernier, appelant les Français à « la plus grande vigilance » dans leurs déplacements à l’étranger.
La décision du Quai d’Orsay avait profondément irrité les autorités marocaines qui ont qualifié ce geste de « totalement incompréhensible » et « surprenant ». En octobre dernier, le ministre marocain de l’Intérieur, Mohamed Hassad avait demandé à la France de réparer ce qu’il a qualifié, d’ »injustice ».
«Avant de déclasser le Maroc, il faudrait d’abord s’occuper du classement des risques en France ». «Nous sommes mieux que plusieurs pays européens, y compris la France», a-t-il soutenu dans un entretien à un quotidien marocain.
Cette semaine, le quai d’Orsay est revenu à la charge, pour rectifier le tir, en affirmant par la voix de son porte-parole, Romain Nadal, que le «Maroc n’est pas inscrit sur la liste rouge».
Lors d’un point de presse tenu au début de cette semaine à Paris, Romain Nadal a assuré que «le Maroc figure pour la quasi-totalité de son territoire en zone verte, couleur retenue pour les pays sans risque particulier pour nos compatriotes qui souhaitent s’y rendre, même s’il faut toujours faire preuve de vigilance».
Dans la rubrique «conseil aux voyageurs» du site France diplomatie, ajoute-t-il, il est précisé que «la situation politique et sécuritaire permet l’organisation de voyages professionnels et touristiques au Maroc, à condition de faire preuve de vigilance, notamment lors des déplacements le long du Sud de la frontière avec l’Algérie».
Vue les intérêts de la France dans le Royaume chérifien, le Quai d’Orsay semble vouloir calmer le jeu surtout au moment où les rapports entre Paris et Rabat ne sont déjà pas au beau fixe, suite aux nombreux incidents diplomatiques de cette année, qui ont poussé les autorités marocaines à geler leur coopération judiciaire avec l’hexagone.