Le scandale du stade de Rabat a pris des proportions telles que le ministre des Sports, Mohamed Ouzzine n’a plus beaucoup de choix. Les voix se multiplient pour exiger sa démission. Une démission qui, de toute façon, ne suffira pas pour expier ce que l’opinion publique considère comme un affront collectif.
Les amoureux de la balle ronde, mais aussi bon nombre d’autres marocains n’arrivent pas à digérer l’humiliation. Une pelouse flambant neuf transformée en pataugeoire dès les premières pluies. Qui plus est, lors d’un match du Mondialito, la coupe du monde des Clubs. Si les erreurs techniques et les manquements de contrôle doivent être établis par l’enquête, la responsabilité politique d’Ouzzine, elle, est entièrement engagée.
Les tentatives du ministre des Sports de faire endosser la responsabilité à la société espagnole chargée des travaux de rénovation, semblent d’ailleurs inutiles. Tout autant que son empressement à limoger provisoirement de hauts responsables de son département.
L’affaire du stade Moulay Abdellah ne fait toutefois que confirmer ce qui est connu de tous. Le contrôle et le suivi de l’exécution des travaux publics sont une vraie plaie nationale. On a tous présents à l’esprit les images révoltantes devenues habituelles dans pratiquement toutes les villes du pays. Des chaussées et des trottoirs défoncés pour des travaux de canalisations qui restent en l’état pendant des semaines, voire des mois, etc.
Inutile de décrire les perturbations à la circulation, les désagréments causés aux piétons comme aux conducteurs et le désordre général provoqué à cause de cette scandaleuse absence de contrôle et de suivi, sans parler des malversations et autres tromperies.