Le CVERC, le Centre national chinois d’intervention d’urgence contre les virus informatiques, a rendu public hier lundi un rapport qui accuse la NSA, l’agence américaine de renseignement militaire, d’avoir « mené des dizaines de milliers de cyber-attaques malveillantes » en Chine « ces dernières années ».
Ce rapport, corédigé avec la firme chinoise Qihoo 360, spécialisée dans la cyber-sécurité et les antivirus, accuse notamment la TAO (Tailored Access Operaions), une branche de la NSA, d’avoir infiltré l’Université polytechnique du Nord-Ouest, dont le siège est à Xi’an, dans le nord de la Chine. Financé par le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information, cet établissement d’enseignement supérieur est spécialisé dans la recherche aéronautique et spatiale.
Le CVERC accuse le TAO, qui est constitué d’une équipe qui identifie, surveille, infiltre et recueille des renseignements sur les systèmes informatiques utilisées par des entités étrangères aux Etats-Unis, d’avoir « pris le contrôle de dizaines de milliers d’équipements réseau » de l’université, comme des serveurs, des terminaux et des routeurs, lui permettant d’accéder à des « données techniques essentielles » comme des mots de passe. Le rapport affirme que la TAO a « dérobé plus de 140 gigaoctets de données de grande valeur » avec l’aide d’organisations européennes et sud-asiatiques.
Washington montre régulièrement du doigt Pékin pour le piratage d’entreprises ou d’agences gouvernementales américaines, sur fond de rivalité entre les deux puissances. La Chine dément toujours fermement ces accusations et dit être elle-même victime de cyber-attaques de la part des Etats-Unis, mais présente rarement des exemples concrets d’attaques présumées.