L’Albanie met fin à ses relations diplomatiques avec l’Iran avec effet immédiat

Edi Rama, le Premier ministre albanais, a annoncé hier mercredi la rupture des relations diplomatiques entre son pays et l’Iran, accusé d’être à l’origine d’une cyberattaque en juillet, une décision fermement condamnée par Téhéran. 

Dans un message vidéo envoyé aux médias, Edi Rama a annoncé que son gouvernement avait ordonné aux diplomates iraniens et au personnel de l’ambassade de quitter le pays sous 24 heures à la suite d’une cyberattaque survenue en juillet. 

Selon le Premier ministre albanais, « cette réponse extrême est pleinement proportionnée à la gravité de cette cyberattaque qui a menacé de paralyser les services publics, d’effacer les systèmes numériques et de pirater les dossiers de l’Etat ». 

A la mi-juillet, un rançongiciel, un programme qui rend inaccessibles des données et réclame à la victime une rançon, avait forcé le gouvernement albanais à déconnecter ses systèmes informatiques. 

Cette attaque est survenue quelques jours avant la tenue, finalement annulée, d’un meeting de l’OMPI, l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien, groupe d’opposition iranien en exil, à proximité de la ville de Durres, située à une trentaine de kilomètres à l’ouest de la capitale albanaise Tirana et qui est le principal port du pays. 

Edi Rama affirme que son pays a des preuves indiscutables que cette cyberattaque a été orchestrée et parrainée par l’Iran, de même que les Etats-Unis dont des experts se sont rendus sur place dès le déclenchement de l’attaque pour aider le gouvernement albanais à limiter l’offensive et enquêter sur ses responsables. 

La porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre a laissé planer l’éventualité d’une riposte des alliés de l’Otan, dont fait partie l’Albanie, éventuellement via le déclenchement de l’article 5, qui prévoit que les pays de l’Alliance atlantique ripostent quand l’un d’entre eux est attaqué. 

Dans un communiqué publié par son ministère des Affaires étrangères, l’Iran a réagi en estimant que les raisons invoquées par Tirana étaient « sans fondement ». L’Iran et l’Albanie entretiennent des relations tendues depuis que Tirana a accueilli en 2013 quelque 3 000 membres de l’OMPI dans un camp près de Durres. L’Albanie dit avoir déjoué un certain nombre d’attaques planifiées par des agents iraniens contre l’OMPI.