Depuis l’humiliante scène du stade Moulay Abdellah noyé, la tête du ministre Ouzzine ne valait pas un kopek. La décision du Roi Mohammed VI de mettre fin aux fonctions du ministre de la Jeunesse et des Sports rejoignait un vœu largement exprimé à travers le pays.
Le rapport soumis au souverain dans cette affaire a établi la responsabilité politique et administrative directe du département ministériel dont Ouzzine avait la charge. Le rapport épingle également l’entreprise chargée des travaux de rénovation du complexe sportif. Un stade dont l’image a été sérieusement écornée par la scène des agents qui tentaient vainement, avec leur raclette et leurs seaux, de désengorger une pelouse flambant neuf.
La scène avait soulevé la colère et l’indignation partout dans le pays, d’autant qu’elle se produisait à l’occasion d’une rencontre de la coupe du monde des clubs, qui s’est déroulée en décembre au Maroc. Finalement, le transfert du reste des matchs au stade de Marrakech a permis de sauver les meubles.
Le rapport présenté par le Chef du gouvernement a été fatal pour le ministre Ouzzine. Le document relève des dysfonctionnements dans le contrôle et le suivi des travaux de l’entreprise chargée de la rénovation du stade. Ces failles, pourtant techniques, ne déchargent pas pour autant Ouzzine de sa responsabilité politique sur un ministère dont la marche et le bon fonctionnement lui incombent personnellement en fin de compte.