Mondial de foot au Qatar : Seuls 4 sponsors soutiennent l’indemnisation des ouvriers

Plusieurs organisations de défense des droits humains ont appelé hier mardi les sponsors du Mondial 2022 à soutenir leur campagne pour l’indemnisation par la Fifa, l’instance dirigeante du foot mondial, et le Qatar, des ouvriers ayant travaillé sur les chantiers de la compétition. Seules quatre des dix entreprises partenaires du Mondial ont répondu à cet appel. 

Dans un communiqué commun, Human Rights Watch, Amnesty International et FairSquare ont indiqué qu’Adidas, Coca-Cola, McDonald’s et AB InBev sont les seules entreprises à soutenir une compensation financière. Les dix autres, à savoir Visa, Hyundai-Kia, Qatar Energy, Qatar Airways, Vivo, Hisense, Mengniu, Wanda Group, Crypto et Byju’s n’ont pas fait de promesse publique de soutien, ni répondu aux demandes de discussion sur les « abus liés au tournoi ». 

Des ONG critiquent régulièrement les conditions de travail des ouvriers mobilisés depuis des années sur les différents chantiers des infrastructures de la coupe du monde de football prévue dans ce riche émirat gazier du Golfe à partir du 20 novembre, déplorant des abus et des salaires non payés. 

Le Qatar a mis en place des systèmes d’indemnisation des travailleurs, mais ces mesures ont tardé à assainir la situation et n’ont pas bénéficié à tous les ouvriers, notamment ceux qui ont quitté le pays. 

L’émirat du Qatar est également accusé de minimiser le nombre de décès et d’accidents liés au travail dans lesdits chantiers. Les ONG, qui saluent certaines réformes sociales, reprochent également à Doha des lacunes dans la protection des ouvriers, ainsi qu’un problème récurrent de salaires impayés. 

De son côté, le gouvernement du Qatar, qui comme les riches Etats arabes du Golfe fait appel largement à une main d’œuvre étrangère bon marché venue d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient, se félicite de ses réformes, notamment l’instauration d’un salaire minimum, l’assouplissement de la dépendance des travailleurs vis-à-vis de leurs employeurs et l’imposition de règles protectrices plus strictes durant les étés très chauds.