5,12% de la population marocaine souffre d’un Handicap. En marge de la société, cette tranche de la population à du mal à se faire une place. En dépit de l’existence d’un arrêté, depuis 2000, fixant à hauteur de 7% le taux d’insertion professionnelle dans le secteur public, les résultats escomptés ne sont pas au rendez vous : sur les 1,5 millions de handicapés recensés, 746, dont 537 hommes et seulement 209 femmes, ont bénéficié d’un emploi dans la fonction publique, durant la dernière décennie. Ce modeste résultat, témoigne parfaitement des nombreux obstacles qui se dressent devant les demandeurs d’emploi en situation de handicap.Probablement encouragés par les récentes revendications qu’a connu le Maroc, ils ont été plusieurs, en mal de reconnaissance, à sortir de leur silence et oser demander un traitement égal au autres composantes de la société.La nouvelle constitution dans son article 34 pose «Les pouvoirs publics élaborent et mettent en ouvre des politiques destinées aux personnes et aux catégories à besoins spécifiques. A cet effet, ils veillent notamment à : Réhabiliter et intégrer dans la vie sociale et civile les handicapés physiques sensorimoteurs et mentaux et faciliter leur jouissance des droits et libertés reconnus à tous ». Les personnes en situation de handicap sont également évoquées dans le préambule de la nouvelle constitution dans la partie consacrée à la lutte contre les formes de discrimination.Un projet de loi consolidant les droits des personnes en situation de handicap avait été élaboré en 2008 et ce, avant même que le Maroc n’ait procédé à la ratification en 2009 la convention des Nations Unies sur les personnes handicapées. Trois ans après, les choses ne semblent pas avoir bougé, et le projet de loi peine à se faire adopter. La raison à cela, selon le ministère du développement social, serait la multiplicité des acteurs concernés. L’adoption du projet de loi aurait ainsi été reportée pour permettre à l’ensemble des secteurs concernés de s’exprimer en vue d’un commun accord.Concrètement, s’il venait à être adopté, ce projet de loi prévoit la mise en placé d’un fonds national dédié à la promotion des droits des personnes en situation de handicap. A travers le développement de programmes d’éducation et de formation professionnelle, l’encouragement de projets générateurs de revenus ainsi que le développement d’une couverture médicale et sociale. La remarquable léthargie dont fait l’objet la ratification de ce projet de loi, laisse supposer un manque d’intérêt de la part des pouvoirs publics. De plus, s’il faut le rappeler, la plupart des actions menées en faveur des personnes handicapées, y compris celles relatives à l’application des dispositions de la convention des Nations Unies, sont l’œuvre des associations et ONG. La nouvelle constitution pourrait insuffler un rythme nouveau, et la loi garantissant et consolidant les droits des personnes en situation de handicap pourrait enfin voir le jour.