L’histoire politique est une alternance de périodes calmes et de périodes critiques. L’humanité traverse une crise profonde, les équilibres anciens sont rompus et les équilibres nouveaux sont à trouver. Cette situation n’est pas le fruit du hasard, elle n’est que la conséquence des grands évènements qui ont marqué le 20ième siècle : les grandes guerres, la colonisation et la guerre froide, la fin des deux guerres mondiales a abouti au partage du monde, au gré des nations victorieuses.
La colonisation a sciemment laissé derrière elle, un perfide partage qui a donné naissance à la création d’états non viables.
Beaucoup de dictateurs se sont imposés comme héritier de la colonisation. Une fois destitués ou morts, ils laissent derrière eux, des peuples qui vivent dans la misère et les guerres civiles. La colonisation avait rompu avec l’histoire, en bafouant la géographie humaine, géographie surprenante, œuvre conjuguée de militaires, de politiques et de topographes et qui ignoraient tout des pays et de leurs populations. Ils n’avaient d’ailleurs aucune raison de s’en soucier, ils découpaient dans le vide. Dans le cas du Sahara marocain partagé entre l’Espagne et la France, aucune autre raison que la rivalité ne peut expliquer les limites draconiennes abusivement tracées. Quant aux prétendus tracés de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, cet argument n’est en réalité qu’un slogan idéologique né pendant la guerre froide.
L’Algérie qui depuis son indépendance, s’arrogeait le droit d’être le messie du socialisme dans le tiers monde, se rend compte que son voisinage avec la monarchie marocaine séculaire constitue un obstacle à la réalisation de son dessein. Mais comment peut-elle mettre à genoux ce grand Maroc qui a fait face à l’occupation ottomane et qui a exigé que sa colonisation par la France ne puisse se faire qu’à travers un protectorat imposé.
Le royaume qui assumait avec fermeté sa responsabilité de puissance économique et militaire, s’avère donc difficile à affaiblir.
La récupération de son Sahara par le Maroc apparait pour le régime algérien comme une occasion de déstabiliser son rival par le complot de la balkanisation en créant une pseudo république au Sahara. Par un comportement hystérique et pendant que la Maroc fêtait dans l’allégresse sa marche verte, des dirigeants algériens ramassaient dans la hâte des centaines de marocains sahraouis en leur faisant croire que le Maroc préparait un génocide au Sahara. Kidnappés et séquestrés dans les camps à Tindouf, ces damnés sont maintenus en otage pour être utilisés dans le marchandage avec la communauté internationale.
L’Algérie pleurait à tous les niveaux, le sort de ces soit disant réfugiés dont personne ne connait le nombre exact.
Le retour du Sahara à la mère patrie n’est en vérité que le rétablissement du royaume dans ses droits inaliénables et qu’il a toujours défendu avec acharnement depuis son indépendance devant les instances internationales. On ne peut pas trouver mieux comme illustration que l’article d’un journaliste libanais d’extrême gauche Mahmoud Hadad, article paru dans la revue « Derasat arabia », numéro de février 1976. L’auteur estime : « qu’il ne faut pas être sorcier pour comprendre que l’ex-Sahara occidental n’est que la continuité géographique, culturelle de l’état marocain, car il est clair que le principe d’autodétermination signifie la séparation vis-à-vis des nations étrangères conquérantes et la formation d’une autre nation. Jouer avec des dérives démagogiques ne peut cacher que le principe de l’autodétermination pouvait s’appliquait dans la lutte du colonisé contre le colonisateur espagnol et ce principe n’a aucune raison d’être dès lors que les indices du retour du Sahara à la mère patrie sont apparus. »
L’affaire du Sahara s’achemine aujourd’hui vers une autonomie qui sera fondée sur la théorie de l’évolution des sociétés modernes qui suppose que seul sont perçu comme légitime, les institutions qui maximisent les droits, donnent aux individus le sentiment de leur dignité et préservent leurs intérêts vitaux.
Présentant le projet d’autonomie du Sahara, le roi Mohammed VI a, dans son discours prononcé le 25 mars 2006 à Laâyoune, résumé ses objectifs en ces termes : « notre première cause nationale a connu de nouveaux développements au niveau international depuis que s’est confirmé aux Nations Unies l’impossibilité d’appliquer le plan de règlement onusien et qu’à émergé en revanche la nécessité d’une solution politique négociable et accepté par toutes les parties. Souscrivons qu’à cette orientation qui bénéficie d’ailleurs de l’appui de la communauté internationale et de l’Organisation des Nations Unies. »
Grace à cette approche novatrice, responsable et civilisée, le Maroc a définitivement déjoué le complot du séparatisme et de la balkanisation.