Lors d’entretiens téléphoniques avec des pays de l’Otan, Moscou a accusé hier dimanche l’Ukraine de se préparer à utiliser une «bombe sale» sur son propre territoire, des allégations rejetées par Kiev et Washington qui disent craindre un prétexte pour une nouvelle escalade.
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou a eu des entretiens au téléphone avec le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, et ses homologues turc, Hulusi Akar, britannique Ben Wallace, et l’américain Lloyd Austin.
Selon l’armée russe, Sergueï Choïgou a fait part à ses interlocuteurs de « ses préoccupations liées à d’éventuelles provocations de la part de l’Ukraine avec le recours à une bombe sale ».
Ces accusations ont été qualifiées dans la soirée de dimanche, d’ « absurdes » et « dangereuses » par Kiev. Ce lundi, Paris, Londres et Washington ont réagi en affirmant que « personne ne serait dupe » si Moscou faisait escalader le conflit en Ukraine en prenant prétexte de l’emploi par Kiev d’une « bombe sale ». Dans une déclaration conjointe, les ministres des Affaires étrangères des trois pays occidentaux « rejettent les allégations, à l’évidence fausse, de la Russie ».
Sur les réseaux sociaux, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé le monde à réagir aussi durement que possible aux provocations de Moscou.
Les Ukrainiens et les Occidentaux voient dans les accusations de la Russie la menace des préparatifs d’une attaque sous faux drapeau, suspectant la Russie d’être prête à faire exploser elle-même une « bombe sale » pour justifier une escalade militaire, par exemple en employant une arme nucléaire tactique en représailles contre l’offensive des forces ukrainiennes.