Au lendemain de l’annonce par la Russie de la suspension de sa participation à l’accord sur les exportations de céréales depuis les ports ukrainiens de la mer Noire, les Nations unies, la Turquie et l’Ukraine ont conclu hier dimanche un accord qui doit permettre de débloquer ce lundi, le départ de 16 bateaux se trouvant dans les eaux turques.
Le Centre de coordination commun (JCC) basé à Istanbul et au sein duquel travaillent des personnels russes, ukrainiens, turcs et de l’ONU, a déclaré dans un communiqué que les trois délégations s’étaient aussi mises d’accord sur des inspections à partir de ce lundi sur 40 bateaux. Le JCC affirme que la délégation russe a été informée au sujet des deux plans.
Selon le site spécialisé Marine trafic, malgré le retrait russe, deux cargos chargés de céréales ont quitté ce lundi les ports ukrainiens et emprunté le corridor maritime humanitaire à destination de la Turquie.
Le Cargo Admiral de Ribas, battant pavillon de Palau et le Mount Baker, sous pavillon de Hong Kong, ont quitté à une heure d’intervalle le port de Chornomorsk, proche d’Odessa. Dans le même temps, et dans le cadre du même accord, le cargo turc OceanLegend a quitté Istanbul pour s’engager, via le Bosphore, dans le couloir maritime humanitaire à destination de l’Ukraine.
La mise en place du corridor de la mer Noire, suite à un accord conclu en juillet sous égide de l’ONU et de la Turquie, avait permis l’expédition depuis les ports ukrainiens de plus de neuf millions de tonnes de céréales et d’oléagineux, ce qui avait stabilisé les marchés et fait baisser les prix, qui avaient auparavant atteint des niveaux records.
Mais hier dimanche, la délégation russe participant depuis début août à Istanbul aux inspections des navires transportant des céréales ukrainiennes avait annoncé qu’elle se retirait de celles-ci.
Le Kremlin accuse l’Ukraine et le Royaume-Uni « d’attaques terroristes » le 29 octobre dernier contre les navires de la flotte de la mer Noire et a annoncé son retrait de l’initiative céréalière.
L’armée russe a justifié la suspension par une attaque sur sa flotte en Crimée a notamment utilisé la zone sécurisée vouée au transport des céréales ukrainiennes.