Les Etats-Unis sont devenus «au fil des mois de plus en plus préoccupés» par l’éventualité d’une potentielle frappe nucléaire de la Russie contre l’Ukraine, a déclaré mercredi à la presse John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité national, organe rattaché à la présidence américaine.
John Kirby était interrogé au sujet d’un article du New York Times selon lequel des militaires russes de haut rang auraient discuté récemment du moment et de la manière d’utiliser des armes nucléaires en Ukraine. Mais la Maison Blanche a indiqué ne pas avoir d’indications de préparatifs concrets de la Russie dans ce sens.
Cette menace grossit huit mois après le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février dernier. Le président russe Vladimir Poutine et d’autres hauts responsables ont évoqué plusieurs fois, dans des déclarations plus ou moins voilées, un possible recours à l’arme nucléaire dans la guerre en Ukraine.
Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a insisté sur le fait que « la principale priorité est de prévenir tout affrontement entre puissances nucléaires » qui aurait des « conséquences catastrophiques » dans le monde et a appelé les autres puissances dotées de l’arme nucléaire à mettre fin à leurs «tentatives dangereuses d’empiéter sur les intérêts vitaux des autres».
Mais la diplomatie russe a rappelé que la doctrine nucléaire de Moscou prévoyait un recours «strictement défensif» à l’arme atomique en cas d’attaque de la Russie avec des armes conventionnelles «menaçant l’existence même de l’Etat» russe.
Cette déclaration des autorités russes intervient alors que les pays occidentaux accusent Moscou de brandir la menace d’une guerre nucléaire afin de les dissuader de soutenir l’Ukraine.