La guerre en Ukraine fait plonger la Russie dans la récession

Neuf mois après le début du conflit, la Russie est entrée en récession économique, avec un recul de son Produit Intérieur Brut (PIB) de 4% au troisième trimestre, a révélé une première évaluation publiée hier mercredi par l’agence de statistiques russe «Rosstat». 

Après deux trimestres consécutifs en négatif principalement à cause des lourdes sanctions occidentales prises au printemps contre Moscou, la Russie est donc en récession technique, selon la définition communément utilisée. La précédente récession en Russie, remontait à 2020-début 2021, années marquées par la pandémie de Covid-19. 

Les trois premiers mois de 2022 avaient vu le PIB russe croître de +3,5%, mais le déclenchement de l’offensive en Ukraine le 24 février dernier, a entraîné une pluie de sanctions internationales occasionnant de nombreux problèmes à l’économie russe, dont notamment la limitation des importations et des exportations, la pénurie de personnel exacerbée par la mobilisation militaire ou encore les difficultés d’approvisionnement en pièces détachées. 

Citée par le quotidien Kommersant, une enquête du cabinet de Boris Titov, représentant des entrepreneurs auprès du Kremlin, près d’un tiers de 5.800 entreprises russes récemment interrogées font état d’une baisse de leurs recettes ces derniers mois. 

La mobilisation de 300.000 réservistes, annoncée le 21 septembre par le président Vladimir Poutine, a touché un tiers des entreprises, une proportion non négligeable malgré les efforts du gouvernement pour soutenir financièrement les entreprises concernées. 

Selon Rosstat, bien que le BTP (+6,7%) et l’agriculture (+6,2%) aient montré des signes de bonne santé, le commerce de gros (-22,6%), de détail (-9,1%), mais encore le fret (-5,5%) et l’industrie manufacturière (-2%) ont tiré à la baisse l’activité économique du pays. 

Cette situation fait que, aujourd’hui, l’économie russe est plus que jamais dépendante de la manne énergétique qui génère 40% des revenus fédéraux. Mais si l’activité se contracte, la Russie a mieux résisté que prévu, pour l’heure, à l’avalanche des sanctions internationales. 

Selon une prévision de la Banque centrale russe réalisée le 8 novembre, le PIB de la Russie devrait se contracter autour de -3,5% sur l’ensemble de l’année 2022, bien loin toutefois des prévisions apocalyptiques envisagées au printemps dernier.