La France enregistre un été particulièrement meurtrier entre canicules et Covid-19 en 2022

Dans un bilan «Canicule et santé», l’agence Santé publique France (SpF) a donné hier lundi soir, une estimation selon laquelle il y a eu 10.420 décès en excès entre le 1er juin et le 15 septembre 2022, cet saison estivale ayant été la deuxième période la plus chaude en France depuis 1900. 

Cet excès représente le nombre de décès observé par rapport à celui attendu, établi en le comparant aux cinq étés/périodes précédentes, et ajusté en fonction du vieillissement démographique de la population. 

Les deux grands coupables de ce bilan sont une épidémie persistante du Covid et, surtout, des canicules à répétition qui témoignent des effets meurtriers du réchauffement climatique. 

Une partie des décès excédentaires se concentre en effet sur les trois épisodes de canicule, une en juin, d’une précocité inédite, une en juillet, la plus longue et qui a touché les deux tiers des Français, une dernière en août, avec 2.816 décès enregistrés sur ces seules périodes. 

SpF souligne que le bilan de la surmortalité sur l’ensemble de l’été 2022 (du 1er juin au 15 septembre) est aussi «vraisemblablement due à une exposition à de fortes chaleurs» sous «les seuils d’alerte canicule», dont le rôle spécifique ne pourra être estimé avec précision qu’au début de 2023. 

Ce bilan est « le plus important depuis 2003 », année mémorable pour sa canicule de trois semaines d’affilée qui avait causé 15.000 morts. Les 75 ans et plus ont été les plus touchés par la surmortalité dans ces périodes, avec un décès en excès sur six qui a concerné cette tranche d’âge. 

Chaud et sec, l’été 2022 a aussi été spécialement marqué par une recrudescence du nombre des décès et des contaminations au coronavirus. 

Si 894 sur les 2.816 décès enregistrés en excès uniquement sur les journées de canicule sont attribués au Covid, il y a une interaction complexe entre les deux, le Covid-19 ayant pu augmenter la vulnérabilité à la chaleur pour certaines personnes, et réciproquement, relève SpF.