L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri bientôt expulsé d’Israël vers la France

L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, détenu sans accusation formelle dans une prison israélienne depuis mars, doit être expulsé dimanche prochain en France, ont révélé ce mercredi, sa famille et un groupe de soutien et son épouse a précisé que ses avocats «ont été notifiés à l’oral» au sujet de cette décision. 

Salah Hamouri, 37 ans, avait été condamné en mars à trois mois de détention administrative, une mesure controversée permettant à Israël d’incarcérer des suspects sans accusation formelle. 

Sa détention avait été prolongée une première fois en juin, puis à nouveau en septembre, par la justice militaire israélienne, qui le considère comme un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation marxiste considérée comme « terroriste » par l’Etat hébreu et l’Union européenne, des accusations que l’intéressé nie en bloc. 

Né à Jérusalem-Est, la partie de la Ville sainte d’Al-Qods annexée et occupée par l’Etat hébreu, Salah Hamouri avait été déjà emprisonné en Israël entre 2005 et 2011 pour sa participation supposée à la tentative d’assassinat d’Oyadia Yossef, ancien grand rabbin d’Israël et fondateur du parti ultraorthodoxe Shass. 

Il a été libéré peu avant le terme de sa peine, dans le cadre d’un échange de prisonniers ayant permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit. 

Devenu avocat, il travaillait pour l’ONG Addameer qui défend les prisonniers palestiniens et qui a été placée ces derniers mois, comme une poignée d’autres, sur la liste israélienne des organisations terroristes, ce qui a soulevé l’ire des autorités palestiniennes et d’organisations de défense des droits de l’homme locales et internationales. 

Salah Hamouri ne dispose pas de la nationalité israélienne, mais d’un simple permis de résidence révoqué l’an dernier par les autorités de Tel-Aviv. 

Après son expulsion, il pourra attendre en France, pays dont il a la nationalité par sa mère, une éventuelle audience à la Cour suprême, saisie par ses avocats pour revoir la révocation de son permis de résidence.