Covid-19 : Le pire est à craindre en Chine après la levée des restrictions

Après avoir mis fin à trois années de restrictions très dures de la stratégie zéro-Covid pour apaiser la grogne de la population, la Chine voit le nombre de contaminations exploser alors que des millions de Chinois âgés et vulnérables ne sont pas ou peu vaccinés. 

Da façon aussi soudaine que radicale, le régime de Pékin, pourtant connu pour sa fermeté, a choisi d’assouplir les restrictions après une vague de contestations qui a secoué le pays, justifiant ce revirement par le succès de sa stratégie zéro-Covid. 

Les autorités chinoises ont ainsi annoncé ce mois-ci la fin des confinements à grande échelle, l’arrêt des placements systématiques des personnes testées positives dans les redoutés centres de quarantaine, et le retrait de l’application utilisée pour tracer les déplacements des habitants et s’assurer qu’ils n’étaient pas dans une zone touchée par le virus. 

Mais avec une population de 1,4 milliard d’habitants moins bien vaccinée qu’en Occident par exemple, avec seulement 66% des plus de 80 ans qui ont reçu deux doses de vaccin, et uniquement 20% trois doses, des hôpitaux mal préparés à un afflux massif de patients contaminés, la Chine ne semblait pas prête pour ce virage. 

Quelques jours après les assouplissements, les cas Covid ont explosé partout. Plusieurs experts craignent un drame humanitaire, estimant que 60% des habitants du pays, soit l’équivalent de 10% de la population mondiale, pourraient être infectés au cours des prochains mois, et que plus de 2 millions pourraient mourir. 

A partir de décembre 2019, la Chine avait mis en place son implacable stratégie zéro-Covid basée sur un contrôle très strict de la population,  des confinements obligatoires touchant des millions de personnes pour le moindre cas positif, une surveillance par application, des tests PCR à répétition et des centres d’isolement qui avaient tout l’air de camps de concentration nazi. 

Payante au début de l’épidémie puisqu’elle a permis de protéger les personnes les plus à risque mais généralement peu vaccinées, cette stratégie, à laquelle d’autres pays comme la Corée du Sud, Singapour ou encore la Nouvelle-Zélande qui y avaient eu recours ont fini par renoncer, a fini par excéder la population.