L’Office nationale des statistiques (ONS) britannique a publié hier jeudi, les chiffres du Produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni, qui affiche un recul de 0,3% au 3ème trimestre 2022 contre -0,2 attendu, des chiffres qui rappellent que le pays est en proie à une inflation de près de 11% en novembre, avec de fortes répercussions sur le pouvoir d’achat des ménages, en plus des mouvements sociaux croissants.
La Banque d’Angleterre estime que le pays est déjà entré dans une récession, un terme économique qui se définit techniquement par une contraction du PIB sur au moins deux trimestres consécutifs, qui se prolongera en 2023, voire au-delà.
Selon l’ONS, l’économie de la Grande-Bretagne a été pénalisée notamment par l’industrie manufacturière et la production d’électricité, mais la première cause du coup d’arrêt sur la croissance britannique, est l’inflation.
L’économie britannique est plombée par une hausse généralisée des prix qui atteignait 10,7% en novembre sur un an, après un pic de 11,1% en octobre, soit un record depuis 40 ans.
Cette inflation est plus élevée que dans le reste de la zone euro où elle tourne autour de 10%, et tirée, comme partout en Europe, par l’envolée des prix de l’énergie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Cette hausse du coût de la vie, liée à la reprise relativement modérée de l’emploi et au fait que les ménages britanniques ont moins réduit leur taux d’épargne, a entraîné une baisse de la consommation des ménages.
L’inflation est aussi responsable des mouvements sociaux qui se multiplient avec pour revendication la hausse des salaires. Les grèves touchent de multiples secteurs depuis plusieurs mois, notamment ceux des chemins de fer, la logistique, la police aux frontières, la poste, la santé, etc.
Les différentes mesures du gouvernement britannique pour soutenir le portefeuille des ménages, notamment en plafonnant les factures d’énergie des particuliers comme des entreprises, ont fait bondir l’emprunt public du Royaume-Uni en novembre à 22 milliards de livres, soit 13,9 milliards de plus qu’un an plus tôt, ce qui est le niveau d’emprunt «le plus élevé» pour un mois de novembre depuis le lancement de ces statistiques mensuelles en 1993.