L’arrestation du journaliste El Kadi Ihsane indique que la presse algérienne vit « l’une de ses plus sombres périodes », depuis l’avènement du pluralisme médiatique il y a plus de trente ans en Algérie.
Le directeur et fondateur des sites Maghreb Émergent et Radio M, El Kadi Ihsane, a été interpellé dans la nuit de samedi à dimanche et que les locaux abritant ses deux médias ont été perquisitionnés et scellés.
« Six agents en civil se sont présentés à la résidence secondaire du journaliste à Zemmouri (Boumerdès) et lui ont demandé de les suivre », a indiqué Radio M, citant la famille d’Ihsane El Kadi.
« Ihsane El Kadi est maintenu en garde à vue depuis plus de 48h, sa famille et ses avocats ont pu lui rendre visite, mais aucune communication officielle n’est venue éclairer l’opinion sur les motifs de son arrestation », fait remarquer TSA.
Et d’alerter sur l’avenir du libre exercice de la profession en Algérie, d’autant plus que ce n’est pas la première fois que cela arrive ces derniers mois et le harcèlement judiciaire n’est pas l’unique écueil auquel fait face la presse algérienne.
Dans un communiqué, le Conseil d’administration de Radio M a dénoncé le « harcèlement injustifié que subit depuis trois ans notre plateforme médiatique qui n’a pas de fondement autre que celui d’empêcher l’exercice libre du métier d’informer ».
De son côté, Riposte Internationale a condamné fermement l’acharnement judiciaire dont fait l’objet le journaliste El Kadi Ihsane, exigeant la cessation de ces harcèlements à l’encontre des citoyens soucieux de l’avenir de leur pays ».
Plusieurs journalistes sont passés par la case prison pendant la même période et au moins deux, Rabah Kareche et Belkacem Houam, ont été jugés et condamnés pour le contenu de leurs articles.