La Russie nomme un nouveau chef pour ses opérations militaires sur le front ukrainien

La Russie a nommé le général Valeri Guerassimov, 67 ans, et qui était depuis 2012 chef d’état-major des armées, commandant de son «opération spéciale» en Ukraine près d’un an après son lancement. Il remplace Sergueï Sourovikine, qui n’aura occupé ce poste que pendant trois mois. 

Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a expliqué ce changement par un « élargissement des missions » à remplir et la « nécessité » d’une « interaction plus étroite » entre les composantes de l’armée russe. 

Nommé le 8 octobre dernier pour redresser la situation de l’armée russe qui subissait des revers face aux offensives ukrainiennes dans les oblasts de Kharkiv et Kherson, Sergueï Sourovikine est celui qui a mené depuis le retrait de Kherson, la campagne de frappes intenses contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, et lancé la construction de fortifications et de tranchées dans les territoires conquis et annexés par la Russie. 

Pour la chaîne Telegram Rybar, considérée comme proche du ministère russe de la Défense, son remplacement est une punition après la frappe meurtrière du Nouvel an contre Makiivka. Sergueï Sourovikine devient, aux côtés d’Oleg Salioukov et Alexeï Kim, l’adjoint de Valéri Guerassimov.

Originaire de Kazan, une grande ville du centre de la Russie, Valeri Guerassimov a commencé sa carrière militaire en 1977 en tant que commandant sous le drapeau de l’ex-Union soviétique. Diplômé de l’académie militaire des troupes blindées en 1987, il a commandé durant la Seconde guerre de Tchétchénie (1999-2009), l’une des divisions russes. 

Il est connu pour être l’inventeur de la «guerre nouvelle génération», un concept créé en réaction à la «guerre hybride» américaine et baptisé «doctrine Guerassimov». Celui-ci consiste à combiner le recours aux armes conventionnelles avec des méthodes non-militaires, même en temps de paix, et s’illustre par exemple par la désinformation de la population, avec la création des médias RussiaToday ou Sputnik, l’ingérence dans des scrutins occidentaux, ou encore les cyberattaques.