Lancement en Corée du Sud d’un plan d’indemnisation des victimes de travail forcé durant l’occupation japonaise

La Corée du Sud a annoncé ce lundi que des entreprises allaient indemniser les personnes soumises à des travaux forcés lors de l’occupation du pays par le Japon entre 1910 et 1945. Cette démarche est censée apaiser les tensions entre Séoul et Tokyo ayant affecté leurs liens diplomatiques et commerciaux. 

Lors d’un point de presse, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Park Jin a indiqué que le projet de Séoul prévoit d’indemniser les personnes soumises à du travail forcé via une fondation publique financée par le secteur privé. 

Pour sa part, le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi a déclaré que le projet de Séoul ne prévoyait pas d’investissements de la part des entreprises japonaises, bien que celles-ci aient toute latitude pour apporter une participation financière à la fondation sud-coréenne si elles le souhaitent. 

L’annonce de ce projet a provoqué des critiques immédiates émanant d’associations de victimes et de l’opposition sud-coréenne, qui ont accusé le gouvernement sud-coréen de capituler face à Tokyo. 

La querelle sur le travail forcé durant l’occupation coloniale de la péninsule coréenne par Tokyo entre 1910 et 1945 nuit depuis des années aux relations diplomatiques entre Séoul et Tokyo. 

Selon des données fournies par Séoul, environ 780.000 Coréens ont été enrôlés dans le travail forcé par la Japon pendant les 35 années d’occupation, sans compter jusqu’à 200.000 femmes, principalement originaires de Corée mais également d’autres pays asiatiques y compris de la Chine, qui ont été réduites, selon la majorité des historiens, à l’esclavage sexuel par les troupes japonaises. 

Ces tensions ont atteint un pic en plusieurs décennies après la décision de la Cour suprême sud-coréenne d’ordonner en 2018, aux entreprises japonaises d’indemniser leurs anciens travailleurs forcés. Aucune de ces affaires n’a pour l’heure donné lieu à des indemnisations.