le gouvernement britannique défend son nouveau projet de loi contre l’immigration clandestine

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak a défendu hier mardi devant les journalistes, son projet de loi controversé sur l’immigration présenté à la Chambre des Communes, affirmant que le gouvernement avait «essayé toutes les autres solutions et que cela n’avait pas fonctionné». 

Le projet de loi sur l’immigration irrégulière introduit par le gouvernement britannique permettrait la détention et l’expulsion rapide de toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni. 

Il autorise la détention pour une durée maximale de 28 jours, sans possibilité de libération sous caution ou de contrôle judiciaire, et il incombe au ministre de l’Intérieur d’expulser les personnes entrant illégalement sur le territoire. 

Selon le Premier ministre, les migrants qui seront expulsés seront renvoyés soit dans leur propre pays, si cela ne présente aucun risque, soit dans un pays tiers sûr, comme le Rwanda. Et une fois expulsés, ils seront interdits d’entrée au Royaume-Uni, comme c’est le cas aux Etats-Unis et en Australie. Pour ceux arrivés légalement, un quota annuel de réfugiés autorisés sera déterminé par le Parlement. 

S’exprimant devant le parlement au sujet du projet de loi controversé concernant les petites embarcations traversant la Manche, la ministre de l’Intérieur Suella Braverman a déclaré que la « dissuasion » était le fil conducteur des nouvelles mesures qui, de l’aveu même de Londres, se situent aux limites du droit international. 

Selon Rishi Sunak, le nombre de personnes entrant illégalement au Royaume-Uni à bord de petites embarcations a plus que quadruplé au cours des deux dernières années et les organisations criminelles continuent à faire entrer dans le pays des migrants à bord de petites embarcations, parce qu’elles savent qu’il y a des failles dans le système. 

Avec plus de 45 000 arrivées par cette voie dangereuse l’année dernière, surtout des Albanais et Afghans mais aussi des Iraniens, Irakiens et Syriens, et déjà plus de 3 000 depuis le début de l’année, le système d’asile au Royaume-Uni est « dépassé » selon Londres. 

Mais le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé son inquiétude, estimant que l’adoption de ce projet de loi, qui inquiète également les associations d’aide aux réfugiés, équivaudrait à « une abolition du droit d’asile ».