Lancement à San Diego, d’un programme de sous-marins par Washington, Londres et Canberra

Le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak et australien, Anthony Albanese ont lancé hier lundi depuis une base navale de San Diego un spectaculaire programme de sous-marins à propulsion nucléaire, destiné à tenir tête à la Chine dans le Pacifique. 

Ces sous-marins à propulsion nucléaire, ne porteront pas d’armes nucléaires pour respecter le principe de non-prolifération, assure la Maison Blanche précisant que le programme de sous-marins d’attaque visant à remodeler la présence militaire occidentale dans le Pacifique, se déclinera en trois phases. 

Il y aura d’abord une phase de familiarisation de l’Australie, qui n’a pas de sous-marins à propulsion nucléaire, ni de technologie nucléaire qu’elle soit militaire ou civile. 

Ses marins, ingénieurs, techniciens seront formés au sein d’équipages américains et britanniques, ainsi que dans les chantiers navals et les écoles spécialisées des Etats-Unis et du Royaume-Uni, l’objectif étant de déployer, à partir de 2027 et sur un principe de rotation, quatre sous-marins américains et un sous-marin britannique sur la base australienne de Perth, dans l’ouest. 

Dans un deuxième temps, et sous réserve du feu vert du Congrès américain, l’Australie va acheter trois sous-marins américains à propulsion nucléaire de la classe Virginia, avec une option sur deux navires submersibles supplémentaires. Les sous-marins doivent être livrés à partir de 2030. 

Et dans la troisième, et la plus ambitieuse étape du programme, les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni vont s’associer pour une nouvelle génération de sous-marins d’attaques, baptisée SSN AUKUS. 

Les sous-marins à propulsion nucléaire sont difficiles à détecter, peuvent parcourir de grandes distances pendant de longues périodes et embarquer des missiles de croisière sophistiqués. 

Si aucun des trois dirigeants rassemblés hier à San Diego n’a cité de manière explicite la Chine, le président américain a affirmé que l’alliance AUKUS devait assurer que « la zone indo-pacifique reste libre et ouverte », une formule qui, dans le jargon diplomatique américain, désigne la volonté de contrer l’influence chinoise dans la région. 

Avant les annonces autour de l’alliance AUKUS, Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avait «appelé les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie à abandonner la mentalité digne de la Guerre froide et les jeux à somme nulle».