C’est une longue souffrance que la sahraouie Khadijetou Mohamed Mahmoud a décrit lors d’une conférence, tenue jeudi 16 mars à à la Fondation Das Gerhart-Hauptmann-Haus à Düsseldorf, en Allemagne, racontant comment elle a été violée en 2010, à l’âge de 18 ans, par Brahim Ghali, alors représentant du Polisario à Alger et actuel chef du mouvement séparatiste.
Tenue sur le thème « Les violences sexuelles en politique », la conférence a été l’occasion pour Khadijetou de raconter son viol alors qu’elle travaillait comme traductrice dans les camps en 2010. Elle rappelle les poursuites engagées contre Bahim Ghali devant la justice espagnole, tout en disant être résolue à continuer sa lutte difficile, mais déterminée, pour obtenir justice en Espagne, où elle réside.
Elle a aussi dénoncé le manque de soutien de la société en général, mais surtout le silence coupable du régime algérien, dont les dirigeants ont soigneusement dissimulé cette agression sexuelle.
La description de la situation douloureuse dans laquelle vit la population des camps de Tindouf en Algérie, a été l’un des moments forts de cette conférence, à laquelle ont également participé Mme Sarah Lee Heinrich, présidente du Bureau Fédéral de la Jeunesse des Verts allemands, Mme Franziska Brandmann, présidente du Bureau Fédéral de la Jeunesse Libérale allemande, Mme Christina Kampmann, porte-parole pour la politique intérieure du Groupe parlementaire SPD au Parlement de la Rhénanie-Nord-Westphalie, et Mme Tessniem Kadiri, journaliste et présentatrice d’émissions à la télévision allemande.
Khadijetou a ainsi décrit comment les droits de l’homme sont systématiquement bafoués dans les camps de Tindouf, contrôlés par le front séparatiste Polisario ainsi que les conditions de vie terribles des populations séquestrées dans ces camps.
Corruption et détournement de l’aide humanitaire internationale par les chefs du mouvement séparatiste, sont des faits établis au niveau international que Khadijetou Mohamed Mahmoud a vivement dénoncés lors de cette conférence.