L’affaire des détournements de l’aide humanitaire internationale dans laquelle l’Office européen de lutte Antifraude (OLAF) a pointé la responsabilité de dirigeants algériens et de dignitaires du Polisario, a été portée devant la justice espagnole par l’un des plus importants syndicats ibériques.
Manos Limpias (Mains propres), le syndicat des fonctionnaires du secteur public en Espagne, a saisi jeudi la justice sur le détournement de quelque 20 millions d’euros d’aide humanitaire. L’aide était destinée à la population vivant dans les camps de Tindouf sous le contrôle du Polisario.
Se basant sur les conclusions de l’enquête menée par l’OLAF, le syndicat espagnol a demandé au parquet anticorruption de Madrid, l’ouverture d’une procédure judiciaire contre les responsables de ce trafic à grande échelle. Toutefois, Manos Limpias ne limite pas ses accusations aux trafiquants pointés par le rapport de l’Office européen. Le syndicat ibérique épingle également un groupe d’associations espagnoles qui soutiennent le Polisario en Espagne.
La Coordination des associations solidaires avec le Sahara (CEAS-Sahara) est accusée par Manos Limpias de complicité dans ces détournements qui ont servi surtout à l’enrichissement des dirigeants du Polisario et de leurs compères algériens. Car les détournements s’opéraient dès l’arrivée des convois de l’aide internationale au port algérien d’Oran.
Cette fraude massive qui s’est étalée sur plusieurs années, a été rendue possible à cause de « la faiblesse du contrôle » par les autorités, les organes d’audit relevant des communautés autonomes et la Cour des comptes en Espagne, précise la plainte.
L’organisation syndicale demande également d’enquêter sur les ONG espagnoles qui ont accordé les subventions au Polisario et d’établir une liste des représentants du mouvement en Espagne qui sont impliqués dans la collecte de l’aide humanitaire pour le compte des camps de Tindouf en Algérie.