Le rouble à son plus bas face au dollar en près d’un an

Le rouble, monnaie nationale russe, a chuté hier mercredi à son plus bas niveau depuis près d’un an face au dollar s’échangeant à 80,50 roubles pour un dollar. Le rouble n’avait plus atteint ce niveau face au dollar depuis mi-avril 2022. 

Cette régression est due principalement à la baisse des revenus des exportations russes en raison des sanctions occidentales, mais aussi aux sorties de capitaux et à la réorientation d’une partie de l’économie russe vers d’autres devises, notamment le yuan chinois. 

Alors que l’énergie et les produits d’extraction minière pèsent pour plus de la moitié des exportations de la Russie, les exportations de pétrole et produits pétroliers ont chuté de 19% en février comparé à janvier et de 42% par rapport à l’an dernier à la même époque selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). 

Le plongeon du rouble est aussi imputable à des sorties de capitaux, des mouvements liés à la poursuite de l’exode des entreprises étrangères, à quoi se conjugue l’augmentation des importations, et, avec elles, les besoins en devises, des sociétés qui se fournissent à l’étranger, ce qui affaiblit le rouble.  

A cela s’ajoutent les conversions en devises de pays dont les gouvernements maintiennent des relations étroites avec la Russie, en premier lieu la Chine. 

La Bourse de Moscou (Moex) a publié des données selon lesquelles, ces derniers jours, le volume d’échanges entre roubles et yuans en Russie a égalé, voire dépassé, celui des transactions entre roubles et dollars. 

La Bourse de Moscou travaille également, depuis quelques mois, à l’ouverture d’échanges entre roupies indiennes et roubles, l’Inde ayant nettement augmenté ses achats de pétrole russe depuis l’invasion de l’Ukraine. 

Alors que ses dépenses militaires et sécuritaires occupent d’après les chiffres officiels, environ un tiers du budget fédéral annuel de la Russie et que Moscou a un besoin vital de garder ses revenus issus des hydrocarbures à un niveau élevé pour continuer à financer son offensive en Ukraine. 

Aucun signe ne suggère selon les experts des revenus supplémentaires pour le pays comme l’explosion des recettes pétrogazières, parallèlement à la hausse des prix de l’énergie, l’avait permis l’an passé. Ce qui laisse penser que le rouble n’est pas près de sortir de la zone rouge.