Russie : 25 ans de prison requis contre l’opposant Vladimir Kara-Mourza

Le parquet russe a requis hier jeudi 25 ans de prison contre l’opposant Vladimir Kara-Mourza, accusé de « haute trahison », de diffusion de « fausses informations » sur l’armée russe et de travail illégal pour une organisation « indésirable ». 

Son avocat, Vadim Prokhorov, a confirmé auprès de l’AFP (Agence France-Presse) les réquisitions du parquet russe à l’issue d’une audience de ce procès qui se déroule à huis clos. Cette peine est la plus lourde prévue par le Code pénal pour les crimes dont l’opposant est accusé. 

En détention provisoire depuis avril 2022, Vladimir Kara-Mourza, journaliste et activiste politique de 41 ans, est un opposant de longue date à Vladimir Poutine. Il a été arrêté pour avoir diffusé de « fausses informations » sur les actions menées par l’armée russe en Ukraine, quelques heures après avoir qualifié le gouvernement russe de « régime de meurtriers » dans une interview à la chaîne américaine CNN. Et il est qualifié « d’agent de l’étranger » par la Russie pour son implication présumée dans les ONG Russie ouverte et Fondation Russie libre, jugées « indésirables » par le Kremlin. 

Vladimir Kara-Mourza a débuté en politique aux côtés de l’opposant Boris Nemtsov, assassiné par balles le 27 février 2015, à proximité du Kremlin. Le 10 octobre 2022, il recevait le Prix des droits de l’Homme Vaclav-Havel du Conseil de l’Europe, qui récompense les actions de la société civile dans le domaine des droits de l’homme. 

Vladimir Kara-Mourza a failli mourir après avoir été, selon lui, empoisonné à deux reprises, en 2015 et 2017, des tentatives d’assassinat qu’il attribue au régime russe. Son avocat affirme qu’il souffre de polyneuropathie et de pathologie neuromusculaire, conséquence des deux empoisonnements. Plusieurs audiences de son procès, qui s’est ouvert le 13 mars dernier, ont d’ailleurs été reportées du fait de son état de santé fragile.