Les Etats-Unis et les Philippines lancent leurs plus importants exercices militaires conjoints

Les Philippines et les Etats-Unis ont entamé ce mardi 11 avril, leurs plus importants exercices militaires conjoints jamais conduits dans le pays d’Asie du Sud-Est, au moment où les alliés de longue date cherchent à contrer l’influence croissante de la Chine dans la région. 

Quelque 18.000 soldats, dont 12.200 américains et 5.400 philippins et un peu plus de 100 australiens, prendront part aux exercices, soit deux fois plus que l’année dernière. 

Ces exercices, qui dureront deux semaines, comprendront pour la première fois des tirs à balles réelles dans la mer de Chine méridionale que Pékin revendique presque entièrement. 

L’un des exercices prévoit l’atterrissage d’hélicoptères militaires sur une île philippine au large de l’extrémité Nord de l’île principale de Luzon, à environ 300 kilomètres de Taïwan. Les Américains utiliseront notamment leurs missiles Patriot dans le cadre de ces exercices, considérés comme l’un des meilleurs systèmes de défense aérienne au monde. 

C’est la première fois que ces exercices annuels baptisés Balikatan, mot qui signifie « côte à côte » en philippin, ont lieu sous le mandat du président philippin, Ferdinand Marcos Jr qui cherche à améliorer les relations de son pays avec Washington, mises à mal par son prédécesseur Rodrigo Duterte. 

Début avril, les Philippines avaient déjà mis à disposition des Etats-Unis quatre nouvelles bases militaires, dont une base navale non loin de Taïwan, s’attirant les foudres de Pékin. 

L’organisation de ces manœuvres intervient après une opération militaire de trois jours achevée lundi par Pékin, qui a simulé des frappes ciblées et un encerclement de l’île autonome et démocratique de Taïwan, que la Chine considère comme faisant partie de son territoire national. 

Washington et Pékin sont sur une trajectoire de collision à cause des différends territoriaux de longue date impliquant la Chine, les Philippines et quatre autres gouvernements et l’objectif de Pékin d’annexer Taïwan, par la force si nécessaire.