Le laboratoire de recherche canadien Citizen Lab a dénoncé hier mercredi l’utilisation d’un nouveau logiciel espion de fabrication israélienne, ressemblant au programme Pegasus pour cibler des journalistes et des personnalités politiques dans plusieurs pays.
Selon Citizen Lab, le nouveau logiciel espion a été créé par l’entreprise QuaDream, fondée par un ancien responsable militaire israélien et ancien membre de la société israélienne NSO Group, créatrice du logiciel Pegasus.
Une fois placé sur le téléphone ou l’ordinateur, le logiciel espion peut, à l’insu de l’utilisateur, enregistrer le son d’un appel téléphonique, prendre des photos et effectuer des recherches dans les fichiers de l’appareil.
Le laboratoire canadien affirme que QuaDream a vendu ce logiciel espion à des gouvernements notamment Singapour, l’Arabie saoudite, le Mexique, le Ghana, ou encore l’Indonésie.
Sans les identifier dans l’immédiat, Citizen Lab affirme qu’au moins cinq personnes ont été ciblées par le logiciel en Amérique du Nord, en Asie centrale, en Asie du Sud-Est, en Europe et au Moyen-Orient, dont des journalistes, des personnalités de l’opposition politique et un membre d’une ONG.
Beaucoup de récentes affaires d’espionnage électronique tournent autour de logiciels concoctés en Israël, souvent par des entreprises où officient d’anciens membres du renseignement militaire israélien reconvertis dans l’espionnage ou la désinformation en ligne.
L’un des scandales les plus retentissants a été celui des révélations en cascade autour du logiciel Pegasus, exporté par la société NSO, révélées en juillet 2021 avec plus de 50.000 individus ayant été susceptibles d’être surveillés via Pegasus.
Et le 15 février 2023, le consortium du réseau Forbidden Stories avait révélé l’existence de «Team Jorge», une officine de désinformation basée en Israël, qui utilise l’intelligence artificielle pour tenter d’influencer les résultats d’élections via les réseaux sociaux.