La France limite la hausse des factures d’électricité pour les deux prochaines années

Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire a annoncé ce vendredi que le bouclier tarifaire sur l’électricité, qui permet de limiter la hausse des factures, sera maintenu jusqu’au début de l’année 2025.

Bruno Le Maire a justifié cette décision par le fait que les tarifs de l’électricité restent « très élevés » par rapport à la situation d’avant-crise, la production d’électricité par EDF restant «un peu en-dessous» des attentes.

En revanche, le ministre de l’Economie a estimé que la prolongation du bouclier tarifaire sur le gaz, en place jusqu’à la fin de cette année, n’est plus justifiée. Les cours du gaz naturel ont beaucoup baissé depuis les pics de 2022, causés par la guerre en Ukraine et la fin des exportations de gaz russe vers l’Europe de l’Ouest, et « sont revenus à la situation d’avant-crise, à 50 euros le mégawattheure ».

Le bouclier tarifaire sur l’électricité, qui avait déjà été prolongé au début de l’année jusqu’à la fin 2023 a permis de plafonner la hausse du tarif réglementé de l’électricité à 4% en 2022 et 15% en 2023.

La fin annoncée du tarif réglementé avait réveillé les craintes de voir le prix du gaz encore augmenter. Des associations de consommateurs avaient demandé un moratoire de deux ans, redoutant que le contexte de crise énergétique et de forte volatilité des prix ne tourne à la foire d’empoigne commerciale.

La fin du bouclier tarifaire intervient alors que le gouvernement entend accélérer le désendettement de la France d’ici 2027, afin notamment de limiter la charge de la dette, attendue en forte hausse avec le relèvement des taux d’intérêt.

La France a dépensé des dizaines de milliards d’euros pour aider les ménages et les entreprises à affronter la crise sanitaire et le gouvernement a encore dû ouvrir son portefeuille pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine.

Et si le bouclier tarifaire, les remises à la pompe ou encore le chèque de l’énergie ont permis à la France d’afficher le taux d’inflation le plus faible de la zone euro l’an dernier, ces mesures représentent un coût net de près de 43 milliards d’euros sur deux ans pour le budget de l’Etat. La crise sanitaire et la relance de l’économie lui ont par ailleurs engendré 50 milliards de dépenses sur deux ans.