L’Argentine payera désormais ses importations chinoises en yuan

Le gouvernement argentin a annoncé hier mercredi que le pays va désormais régler ses importations chinoises en yuan, la monnaie chinoise, plutôt qu’en dollars, dans le but déclaré de favoriser l’économie du pays. 

Le ministre argentin de l’Economie Sergio Massa a déclaré en présence de l’ambassadeur de Chine à Buenos Aires, côtés de Zou Xiaoli que suite à un accord avec les différentes entreprises, la Banque populaire de Chine et la Banque centrale argentine, l’instrument de paiement de plus de 1,04 milliards de dollars a été rééchelonné pour ce mois pour les importations en provenance de Chine, et qu’il sera possible de «reprogrammer un volume d’importations en yuans d’une valeur équivalente à plus d’un milliard de dollars à partir du mois prochain, ce qui remplacera l’utilisation des dollars» dans les transaction commerciales entre les deux pays. 

Pour l’Argentine il s’agit d’«améliorer les perspectives des réserves nettes de l’Argentine» et de «permettre de maintenir le niveau d’activité, le volume des importations, le rythme des échanges entre» les deux pays et «les niveaux de fonctionnement économique dont l’Argentine a besoin». 

Cette annonce intervient au moment où le peso argentin subit depuis plusieurs jours un effritement spectaculaire par rapport au dollar. Il a atteint mardi au cours parallèle informel près de 500 pesos pour un dollar, contre 227 pour un dollar au cours officiel, perdant environ 20% de sa valeur en une semaine. 

Le Brésil a déjà pris une décision similaire fin mars dernier, en concluant un accord avec la Chine pour réaliser tous leurs échanges commerciaux dans leurs propres monnaies, échanges qui ont atteint en 2022, près de 150 milliards de dollars, dont 89,7 milliards de dollars exportés par les Brésiliens vers la Chine. Durant le même mois de mars, le Wall Street Journal révélait que la Chine et l’Arabie saoudite étudiaient la possibilité de payer en yuans l’achat du brut saoudien. 

Depuis plusieurs années, la Chine a entrepris d’internationaliser sa devise et donc concurrencer le puissant billet vert américain qui est pour le moment, largement dominant dans le commerce international. 

Mais en avril, selon les dernières données du système international de paiements Swift, le dollar représentait toujours 42% des devises utilisées dans le commerce international, contre 33% pour l’euro, 6% pour la livre britannique, 5% pour le yen japonais, et seulement 2% pour le yuan chinois.