Guerre en Ukraine : péril après la destruction du barrage de Kakhovka

Le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, dans le Sud de l’Ukraine et actuellement occupé par les forces russes, a été endommagé dans la nuit de lundi à mardi, d’après Kiev et l’agence de presse russe Tass.

Un responsable des secours russe cité par l’agence Tass,  a révélé que 11 des 28 digues du barrage ont été brisées et un effondrement en cascade est en cours. Un responsable ukrainien a annoncé ce mardi que plusieurs villages ont été « complètement ou en partie » inondés en Ukraine, et des habitants ont commencé à être évacués. 

Oleksandre Prokoudine, chef de l’administration militaire de la région de Kherson, a déclaré sur les réseaux sociaux qu’«environ 16.000 personnes se trouvent en zone critique». 

Vladimir Leontiev, le maire de la ville de Nova Kakhovka, installé par la Russie, a annoncé peu après, l’évacuation des habitants d’«environ 300 maisons » situées directement sur les rives du Dniepr. 

Kiev et Moscou se rejettent mutuellement la responsabilité de l’explosion du barrage de Kakhovka. Si le barrage rompt, ce sont plus de 80 localités qui risquent d’être inondées. 

Le barrage de Kakhovka contrôlé par les Russes dès le début de leur offensive, permet notamment d’alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou. 

Aménagé sur le fleuve Dniepr en 1956, pendant l’ère de l’Union soviétique (URSS), l’ouvrage est construit en partie en béton et en terre et mesure environ 30 mètres de haut et 3,2 kilomètres de long, et est l’une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine. 

Qualifiant cet incident de crime de guerre, le président du Conseil européen, Charles Michel a affirmé ce mardi que la Russie devrait rendre des comptes. 

En octobre dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait affirmé devant le Conseil de l’Union européenne, que si le barrage de Kakhovka ne jouait plus son rôle, ce sont « plus de 80 localités, dont Kherson, qui se retrouveront dans la zone d’inondation rapide », que « cela pourrait empêcher l’approvisionnement en eau d’une grande partie du sud de l’Ukraine » et affecter le refroidissement des réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia, qui puise son eau dans un lac artificiel de 18 millions de mètres-cubes alimenté par le barrage.