Le réchauffement climatique a atteint un niveau inédit durant la dernière décennie

Selon une vaste étude internationale publiée ce jeudi, le réchauffement dû aux activités humaines s’accroît désormais à un rythme sans précédent de plus de 0,2°C par décennie, avec des émissions de gaz à effet de serre à un niveau inédit. 

L’étude a été menée sur la période 2013-2022 par une cinquantaine de chercheurs de renom dans la revue Earth System Science Data, s’appuyant sur les méthodes du GIEC, les experts climat mandatés par l’ONU. 

Selon les calculs de l’étude, le réchauffement occasionné par les activités humaines, essentiellement avec l’utilisation de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), a déjà augmenté de 1,14°C sur la période 2013-2022 et de 1,26°C en 2022. 

La décennie actuelle est jugée décisive pour sauver l’objectif de l’accord de Paris de 2015 sur la climat. Le seuil de 1,5°C prévu par cet accord pourrait être atteint ou dépassé au cours des 10 prochaines années. Ce rythme du réchauffement est causé par des émissions de gaz à effet de serre à des niveaux record, avec quelque 54 milliards de tonnes de dioxyde de carbone-équivalent par an sur 2012-2021, et ont atteint 55 milliards de tonnes pour la seule année 2021. 

En septembre prochain doit être publié le premier « bilan mondial » des engagements des différents Etats pour mettre en œuvre l’accord de Paris, qui prévoit de limiter le réchauffement bien en-dessous de 2°C, et si possible à 1,5°C, par rapport à la période préindustrielle.

L’intérêt de cette étude est de fournir des indicateurs actualisés à partir du rapport du GIEC de 2021, sans attendre le prochain cycle de plusieurs années. Les scientifiques entendent fournir des données ouvertes à jour chaque année, pour nourrir les négociations des COP et le débat politique. 

Les représentants de tous les pays sont actuellement réunis à Bonn en Allemagne, pour des échanges techniques en vue de préparer la COP28, la grande conférence sur le climat de l’ONU prévue en fin d’année à Dubaï, où le problème posé par l’utilisation des énergies fossiles sera au centre des débats.